Cri du coeur des proches de la 7e femme tuée en 2021
L’éducation des hommes doit commencer dès l’enfance, lance le frère de la victime
Un mois après le meurtre de Rebekah Harry et trois féminicides plus tard, sa famille lance un cri du coeur pour que des actions concrètes soient prises afin de s’attaquer au fléau de la violence conjugale qui frappe présentement le Québec.
« Il faut vraiment que ça cesse ! » a lancé Teddy Frenette hier au palais de justice, alors que l’homme accusé du meurtre de sa soeur était de retour en cour.
Brandon McIntyre, 32 ans, est accusé d’avoir battu à mort sa copine, Rebekah Harry, et d’avoir frappé une ex-conjointe, le 20 mars dernier à LaSalle. Et hier, de nouvelles accusations ont été déposées contre lui, pour le non-respect de conditions qui remontent à avant le meurtre présumé.
Les proches de Mme Harry, présents dans la salle, n’ont pas pu retenir leurs larmes en voyant l’accusé présent par visioconférence, si bien que le juge Manlio Del Negro a voulu apaiser un peu leur douleur en leur offrant des condoléances bien senties.
« C’était difficile de juste le voir, a commenté Ian Harry, le père de la victime. Elle était là pour lui, elle faisait de bonnes choses, et il l’a tuée, pour rien. »
Mais même si un mois plus tard, la famille de Mme Harry est toujours sous le choc, ils ne veulent pas que la mort de la jeune mère soit vaine. Et ils comptent travailler d’arrache-pied pour que son nom ne soit pas oublié.
« On travaille pour qu’une plateforme de sensibilisation à la violence conjugale porte son nom, a affirmé la soeur de la victime, Sarah-Lisa Harry. En tant que famille, nous allons nous tenir debout, ensemble et unis,
pour créer du changement. »
ÉDUCATION DES HOMMES
Son frère, de son côté, rappelle l’importance de dénoncer la violence conjugale.
« Depuis que ma soeur a été tuée, il y a trois autres femmes à qui c’est arrivé, a déploré M. Frenette. Il ne faut pas juste en parler, il faut trouver des solutions. »
Et pour lui, mettre fin à la violence faite aux femmes commence par l’éducation des garçons dès le plus jeune âge.
« À partir de là, il faut planifier et essayer d’opérer du changement », a-t-il déclaré en espérant que la vague de féminicides qui frappe le Québec prenne fin.
Sa soeur est la 7e femme dont le meurtre aurait été commis par le conjoint depuis le début de l’année. Trois autres féminicides ont eu lieu depuis.
McIntyre, de son côté, reviendra en cour le mois prochain, pour la suite des procédures. À l’audience d’hier, son avocat, Me Kaven Morasse, a évoqué la possibilité d’une enquête sur remise en liberté.
Aucune demande n’a toutefois encore été déposée, si bien que jusqu’à nouvel ordre, le meurtrier présumé restera détenu.