Des infirmières au bout du rouleau à Gatineau
La sécurité des malades est en jeu, selon certaines
Des infirmières à bout de souffle sont sorties de l’ombre pour dénoncer haut et fort les heures supplémentaires obligatoires à répétition imposées par un arrêté du gouvernement du Québec qui mettent à risque tant leur propre santé que celle de leurs patients.
Des équipes complètes d’infirmières aux urgences de l’Hôpital de Gatineau ont été forcées le week-end dernier de travailler
16 heures consécutives, « sans pauses ni repas » aux dires de certaines. « C’est à peine si nous avions le temps d’aller aux toilettes », a ajouté une autre.
« Je n’ai jamais vu autant d’infirmières pleurer ou en détresse psychologique. Je dois ramasser des filles à la petite cuillère », a avoué sans détour Cynthia Desgagné, infirmière en chef adjointe, allant même jusqu’à qualifier la situation de « violence institutionnelle ».
« Je n’ai pas envie d’entrer au travail, car je sais à quelle heure je dois commencer, mais je ne sais jamais à quelle heure je vais finir », a fait valoir une autre infirmière aux urgences de l’Hôpital de Gatineau qui vient d’accepter un poste similaire en Ontario, mais qui préfère taire son nom pour ne pas nuire à sa carrière.
« Quand [la haute gestion] dit que la population est prise en charge de façon sécuritaire, c’est faux », a-t-elle poursuivi en donnant pour exemple un événement survenu lundi dernier, peu avant 19 h, où le manque de personnel a laissé sans infirmières deux aires de soins et la zone de triage en raison de l’arrêt cardiorespiratoire d’une patiente.
SOUS TENSION
La direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) se dit consciente de la situation et a déposé une proposition la semaine dernière pour trouver des solutions avec les représentants des travailleurs.
« Nous reconnaissons qu’il y a un problème dans l’ensemble de notre organisation et nous savons que les ressources sont sous tension [avec la pandémie] », a admis la présidente-directrice générale adjointe du CISSSO, France Dumont.