Le Journal de Montreal

Le rêve paralympiq­ue

21 ans après Sydney, José Rebelo vise les Jeux de Tokyo

- DAVE LÉVESQUE

À 49 ans, José Rebelo caresse un rêve olympique qu’il espère bien matérialis­er si l’équipe canadienne de volley-ball assis parvient à se qualifier pour les Jeux paralympiq­ues de Tokyo.

Pour ce faire, il faudra que le Canada obtienne son billet pour le dernier tournoi de qualificat­ion, qui aura lieu en Allemagne en juin. Il faudra aussi qu’il y ait bel et bien des Jeux olympiques à Tokyo.

Ce dernier point ne l’embête pas trop, car il est en bonne position pour savoir que les Jeux devraient avoir lieu.

« Pour l’instant, à moins d’un gros revirement de situation, les Jeux vont avoir lieu. Ça va être différent, sans spectateur­s, un minimum de personnel et il y aura des quarantain­es à l’arrivée et à notre retour, assure Rebelo, aussi président de la World ParaVolley.

RETOUR

S’il espère participer aux Jeux de Tokyo, c’est parce qu’il a notamment envie de revivre l’ivresse olympique, lui qui a déjà remporté une médaille d’argent.

« Mes seuls Jeux ont été à Sydney et j’ai toujours voulu le refaire », admet celui qui avait pourtant pris sa retraite sportive.

« En janvier 2020, le coach m’a appelé alors qu’ils étaient en préparatio­n pour le dernier tournoi de qualificat­ion pour les Jeux paralympiq­ues et m’a demandé si je voulais revenir.

« Au départ je n’étais pas très chaud à l’idée parce que ça faisait quatre ans que j’étais un peu libre. Il y a quand même une discipline d’entraîneme­nt. »

José Rebelo a cependant accepté de s’entraîner avec l’équipe et la passion est vite revenue. « La compétitio­n plus intensive m’a redonné le goût. À l’époque, les Jeux étaient dans six mois et la pandémie est arrivée et je me retrouve un an plus tard encore en entraîneme­nt. »

Alors que la formation féminine est déjà qualifiée, les hommes vont devoir en découdre lors d’une ultime chance de se qualifier en juin dans un tournoi où une seule nation entre le Canada, l’Allemagne, l’Ukraine, les États-Unis et le Kazakhstan obtiendra son billet pour Tokyo.

« Selon moi, n’importe quelle équipe pourrait l’emporter. Nous avons tous des chances égales. »

Rebelo ne s’en cache pas, il est le vétéran d’une équipe qui comporte certains joueurs dont il aurait l’âge d’être le père. « Si je n’avais pas vu que cette équipe avait un potentiel de se qualifier, je n’aurais pas embarqué là-dedans. J’ai vu une équipe avec des jeunes extrêmemen­t bons. »

Son expérience lui permet de mieux gérer ses efforts et il dit, un peu à la blague mais avec un fond de vérité, que la pandémie lui a permis de retrouver sa forme de compétitio­n.

« Le fait que j’aie 49 ans, je suis plus sérieux dans mon entraîneme­nt que quand j’avais 25 ou 30 ans. »

SPORT RAPIDE

Amputé sous le genou droit à l’âge de 19 mois, José Rebelo a longtemps joué au volley-ball debout avant de faire la transition vers la version assise en 2007.

Celle-ci se joue sur un terrain de dimensions qui approchent de celles d’un terrain de badminton, où il y a quand même six joueurs et un filet fixé à 1,25 mètre de hauteur.

« Le jeu est extrêmemen­t rapide parce que le ballon voyage moins haut, le terrain est plus petit, mais les attaques ont la même force », précise-t-il tout en ajoutant qu’il a continué à jouer debout pour le plaisir.

« Le contraste est tellement grand que quand je jouais debout, je trouvais que le ballon ne voyageait pas. »

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PHOTO COURTOISIE DÉFI SPORTIF, ALTERGO José Rebelo espère apporter son expérience à l’équipe de volley-ball assis du Canada.

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