Le Championnat mondial féminin annulé
Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a annoncé sa décision à Hockey Canada hier
Inquiet de la hausse des cas de COVID-19 dans sa province, le gouvernement de la NouvelleÉcosse a annoncé à Hockey Canada qu’elle n’approuvait plus la présentation du Championnat mondial de hockey féminin sur son territoire, forçant ainsi l’annulation de l’événement, deux semaines avant que les premiers coups de patin y soient donnés.
Annulé l’an dernier en raison de la pandémie, l’événement devait avoir lieu cette année à Halifax et Truro en Nouvelle-Écosse dans un concept de bulle s’apparentant à ce qui a permis au Championnat mondial junior de se tenir en décembre et janvier dernier, à Edmonton.
Pourtant, les discussions avec les autorités sanitaires de la province des Maritimes n’indiquaient en aucun cas des doutes quant à la présentation du tournoi.
« Nous avions reçu l’information à 5 h ce matin que tout allait comme prévu puis, à 7 h 30, on nous a annoncé que ce n’était plus le cas. Ce sont des choses qui sont hors de notre contrôle et la décision provient du gouvernement provincial », a expliqué le chef de la direction de Hockey Canada, Tom Renney.
Hockey Canada garde toujours espoir de présenter le tournoi plus tard cet été, en sol canadien.
PROTOCOLE STRICT
Si la sélection nationale canadienne avait déjà établi ses quartiers à Halifax depuis quelques jours, le reste des équipes devait arriver aujourd’hui.
Hockey Canada en collaboration avec la Santé publique de la Nouvelle-Écosse et la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) avaient prévu une isolation de 14 jours pour tout le monde avant le début de la compétition.
Les joueuses et le personnel d’entraîneurs devaient s’isoler, seuls dans leur chambre d’hôtel, lors des neuf premiers jours et les cinq suivants prévoyaient une isolation en équipe.
Lorsqu’ils ont reçu l’appel, hier matin, les dirigeants de Hockey Canada ont fait face à une décision finale de la part du gouvernement néo-écossais.
« Il n’y avait pas vraiment de négociation possible, a confié le président et chef de l’exploitation de l’organisation, Scott Smith.
« Notre équipe travaille depuis plusieurs mois avec les autorités de la Nouvelle-Écosse à l’élaboration d’un plan basé sur celui d’Edmonton et jusqu’à la nuit dernière, rien n’indiquait de problèmes. Ceci étant dit, je ne mets pas le blâme sur le gouvernement provincial puisque nous respectons leur décision. »
DEUX POIDS, DEUX MESURES ?
L’annulation du Championnat mondial de hockey féminin soulève plusieurs questions.
Pourquoi Hockey Canada et la Fédération internationale de hockey se sont-ils battus bec et ongles pour tenir le Mondial junior en décembre dernier, et ce, même après des éclosions chez plusieurs équipes dans la « bulle » ?
Lundi, le Championnat mondial des moins de 18 ans se mettra en branle au Texas tandis que le Mondial sénior masculin, prévu à Riga à partir du 21 mai, ne semble pas en voie d’être annulé.
Le hockey féminin est-il donc, encore une fois, victime du deux poids, deux mesures ?
« C’est sûr que c’est une question qu’on se pose, mentionne la directrice des équipes féminines chez Hockey Canada, Gina Kingsbury. Par contre, c’est une décision prise par la province, donc si c’était un événement masculin, on croit que la décision aurait été la même. Malheureusement, ça arrive à nous. Il n’y a pas eu beaucoup d’opportunités pour le hockey féminin récemment, mais c’est hors de notre contrôle. »
DÉCEPTION
Sur la patinoire, Hockey Canada devait confirmer son alignement aujourd’hui. Plutôt, ils ont annulé l’entraînement d’hier.
« Les joueuses étaient très émotives quand elles ont appris la nouvelle, a ajouté Kingsbury. Elles ont vécu beaucoup de déceptions au cours de la dernière année. On ne sait toujours pas ce qu’on fera au cours des prochaines semaines. Nous allons nous regrouper et prendre la meilleure décision possible pour notre préparation aux Jeux de Beijing. »