LES VOLS (ENFIN) SUSPENDUS
Les avions d’Air India, que l’on voit ici sur le tarmac de l’aéroport de New Delhi, ne pourront plus atterrir au Canada, a finalement décidé le gouvernement de Justin Trudeau, hier.
Le gouvernement Trudeau interdit depuis hier soir les vols internationaux en provenance de l’Inde et du Pakistan, deux pays aux prises avec une recrudescence fulgurante de cas de COVID-19, alimentée en partie par un nouveau variant.
Cela inclut tous les vols privés et commerciaux arrivant de ces pays d’Asie du Sud, mais les vols de cargo resteront autorisés pour l’approvisionnement de produits essentiels, comme les vaccins.
« Ceci est une mesure temporaire [pour 30 jours], tandis que nous continuons d’évaluer la situation et déterminons les prochaines étapes à suivre », a déclaré le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra.
De plus, les passagers quittant l’Inde ou le Pakistan qui arrivent au Canada par le biais d’une escale devront obtenir un résultat négatif à un test de dépistage qui devra être effectué à partir de leur dernier point de transfert avant l’arrivée au pays.
« Il n’y a présentement aucun vol en provenance du Brésil, mais nous n’hésiterons pas à interdire les vols des autres pays si la science nous le recommande », a ajouté le ministre.
Chaque jour entre le 7 et le 19 avril, Santé Canada a recensé au moins un cas de COVID dans un vol en provenance de l’Inde.
L’Inde a d’ailleurs battu un record de nouveaux cas, hier, avec 315 000 nouvelles infections et 2074 décès en 24 heures.
UNE DÉCISION FORT ATTENDUE
La décision est tombée à un moment où la pression s’accentuait à l’endroit du gouvernement Trudeau, alors que les variants ne cessent d’accroître leur présence au Canada. Les députés fédéraux ont adopté hier à l’unanimité une motion du Bloc québécois réclamant la suspension de certains vols internationaux.
« L’intention n’est pas de faire un énoncé à caractère idéologique ou politique. C’est de prendre des mesures qui vont protéger la santé et la sécurité, et dans de nombreux cas, la vie de citoyens au Canada et au Québec », a dit hier le chef Yves-François Blanchet.
ROYAUME-UNI
Les libéraux et les néo-démocrates ne se sont pas opposés à la motion, qui spécifiait que la suspension « immédiate » viserait le Brésil et l’Inde, « à l’image de ce qu’il a fait lors de la suspension des vols en provenance du Royaume-Uni, le 20 décembre 2020, en raison de l’apparition du variant britannique.
À l’époque, plusieurs politiciens et observateurs avaient reproché aux libéraux d’avoir trop attendu avant de prendre cette décision.
Même François Legault et ses homologues de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta ont aussi fait front commun pour réclamer à Ottawa des mesures plus sévères pour les vols internationaux.
UN VIRUS « NI CHINOIS NI INDIEN »
Le ministre Alghabra a tenu à souligner que la décision du fédéral est basée sur la « science » et qu’il faut « éviter de tomber dans le piège de blâmer un groupe identifiable pour la COVID-19 ».
« Nous avons vu cela avec les Canado-Asiatiques. Nous devons rejeter la tentation de trouver des boucs émissaires. Ce virus n’est ni chinois ni indien. Il nous touche tous. Restons unis pour traverser cette pandémie, et nos communautés et notre pays en seront plus forts », a-t-il déclaré.