Quarantaine poreuse par endroits
Les autorités sont incapables de dire combien de voyageurs refusent l’hôtel obligatoire à Montréal
Au moins 350 voyageurs qui sont arrivés à Toronto et Vancouver en avion ont refusé la quarantaine obligatoire à l’hôtel qui leur était imposée, mais les autorités sont incapables de dire combien de personnes ont fait de même à Montréal.
Selon l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), en date du 15 avril, pas moins de 144 voyageurs ayant atterri à Vancouver et 211 à Toronto avaient refusé de se rendre l’hôtel depuis la mise en place de la mesure, en février, pour un total de 355 voyageurs récalcitrants.
Par contre, l’organisme fédéral est incapable d’indiquer combien de voyageurs ont refusé de se rendre à l’hôtel après avoir atterri à l’aéroport Montréal-Trudeau, ou encore à Calgary, la quatrième et dernière ville désignée pour recevoir des vols internationaux.
QUESTIONS SANS RÉPONSES
Au Québec, c’est la police de Montréal qui est chargée de mettre à l’amende les contrevenants à l’aéroport.
Sollicité par l’Agence QMI, le corps policier a cependant indiqué que les voyageurs se retrouvent parmi toutes les personnes mises à l’amende pour des manquements aux règles sanitaires et qu’il ne pouvait donc pas préciser combien de voyageurs internationaux ont refusé de faire une quarantaine à l’hôtel.
Le ministère de la Sécurité publique du Québec ignore, lui aussi, combien de voyageurs ont décidé de ne pas se rendre à hôtel pour rentrer directement à la maison.
Même son de cloche du côté de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
« Une fois qu’un voyageur est admis au Canada, la responsabilité de surveiller et de suivre les personnes admises dans une perspective de santé publique ne fait pas partie de la portée ou du mandat de l’ASFC », a expliqué la porte-parole Judith Gadbois-St-Cyr renvoyant l’Agence QMI vers la Santé publique. La situation est aussi floue à Calgary. Ceux qui refusent de se plier à la mesure peuvent écoper d’une amende de 3000 $, un montant cependant contrebalancé par le coûteux séjour à l’hôtel, pour lequel la facture peut atteindre quelques milliers de dollars.
AUTRES ABERRATIONS
Le gouvernement Trudeau oblige les voyageurs à réserver un séjour de trois nuits pour entamer leur quarantaine de 14 jours à l’hôtel depuis le 21 février.
Or, pour certains d’entre eux, ce séjour s’avère moins qu’idéal en raison des conditions d’hébergement (voir texte ci-contre).
Certains voyageurs sont, quant à eux, exemptés de dépistages après avoir été mal dirigés par les employés de l’aéroport (voir autre texte).
Au cours des deux dernières semaines, 29 vols internationaux ayant atterri à Montréal transportaient au moins un passager atteint de la COVID-19. À l’échelle du pays, ce sont 109 vols qui sont arrivés avec au moins un voyageur contaminé.
Plus largement, l’ASPC a souligné qu’en date du 15 avril, 719 contraventions avaient été remises à des voyageurs internationaux, tant terrestres qu’aériens, pour non-respect de la quarantaine depuis le 25 mars dernier.