Le Journal de Montreal

Dégoûtés par leur séjour obligatoir­e à l’hôtel

- MARTIN JOLICOEUR

De retour après cinq mois en Floride, un couple de Beauport ne s’attendait pas à ce que sa quarantain­e dans un hôtel montréalai­s soit source de grand bonheur. Mais jamais à ce point.

Draps maculés, couvre-lit couvert de cheveux, éclaboussu­res d’urine sur le siège de toilette, parois du micro-ondes incrustées d’aliments séchés, odeurs nauséabond­es…

Ce ne sont là que quelques-unes des caractéris­tiques de la chambre qui attendait les deux snowbirds à leur arrivée à l’aéroport Montréal-Trudeau, il y a deux semaines.

« Ça n’a pas d’allure, c’est une arnaque totale, raconte au Journal Daniel Lachance, photos à l’appui. On nous charge presque 1500 $ pour trois jours. Et on ne trouve pas le moyen de nous accueillir convenable­ment ? Croyez-moi, on ne m’y reprendra plus. »

L’homme d’affaires de 59 ans, propriétai­re d’un parc immobilier dans la région de Québec, s’était résolu à respecter la quarantain­e forcée dans un hôtel en débarquant au pays. Cette dernière est imposée depuis le 22 février à tous les passagers d’avions commerciau­x provenant de l’extérieur du Canada.

ODEUR DE PUTRÉFACTI­ON

Comme exigé, le couple s’est fait tester pour la COVID-19 avant de partir des États-Unis et avait réservé une chambre dans un des hôtels montréalai­s autorisés par Ottawa pour la durée de sa quarantain­e. Son choix s’était arrêté sur le Comfort Inn de Dorval, s’attendant à un minimum de mesures sanitaires.

« Si vous aviez vu ça… vous n’en seriez pas revenu. Après une nuit, j’ai demandé de changer de chambre. Ç’a été une erreur ; la deuxième était encore pire. L’odeur était incroyable ; c’était comme s’il y avait un mort dans le frigidaire. »

Après deux nuits, leurs résultats de tests confirment ceux (négatifs) obtenus en Floride. Le couple peut enfin reprendre l’avion pour Québec, contre la promesse de poursuivre sa quarantain­e à sa résidence de Beauport.

DES EXCUSES

Aucun remboursem­ent pour la troisième nuit annulée n’est possible. Résignés, les deux Québécois en ont assez et prennent la décision de partir malgré tout.

Daniel Lachance a pris quand même la peine d’appeler le siège social de la chaîne hôtelière pour se plaindre. En vain.

« Ils se sont excusés, en disant espérer nous revoir un jour… Non, mais sont-ils malades ? »

Une chose est sûre, M. Lachance ne répétera pas l’expérience de si tôt. Propriétai­re d’un VUS, laissé en Floride, c’est par la route qu’il reviendra la prochaine fois.

« Ce sera ça, ou l’avion jusqu’à Plattsburg­h et un taxi jusqu’à la frontière. Pour moi, c’est clair. Une quarantain­e forcée dans un hôtel pareil : plus jamais ! »

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