Nouvel objectif à la hausse pour la lutte aux gaz à effet de serre
Le Canada a dévoilé des attentes plus ambitieuses à atteindre d’ici l’an 2030
Le premier ministre Justin Trudeau a dévoilé hier un nouvel objectif de réduction des gaz à effet de serre plus ambitieux pour le Canada, alors que le pays fait figure de cancre parmi ses alliés dans cette lutte.
La cible de réduction des gaz à effet de serre (GES) se situe désormais entre 40 % et 45 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, alors que le budget 2021 déposé lundi dernier parlait plutôt de 36 %.
L’annonce a été faite en marge du Jour de la Terre et du Leaders Summit on Climate, un sommet organisé par les États-Unis qui réunit hier et aujourd’hui des dizaines de dirigeants des plus grands pays du monde pour une discussion sur le climat.
Malgré ses ambitions, le Canada n’a pas diminué ses émissions de GES au cours des dernières années.
Au contraire : depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015, le Canada est le seul pays du G7 à avoir augmenté ses émissions, en l’occurrence de 1 %.
« Nous devons agir tout de suite, car il n’y a pas de vaccin contre la pollution de la planète », a déclaré par visioconférence le premier ministre canadien.
QUÉBEC SALUE LE NOUVEL OBJECTIF
À Québec, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a « salué » le rehaussement de la cible.
« Avec une cible de -37,5 % par rapport à 1990 qui demeure au-delà de celle-ci et les plus basses émissions per capita en Amérique du Nord, [Québec] continuera de faire plus que sa part pour les objectifs climatiques mondiaux », a-t-il fait savoir sur Twitter.
RÉACTIONS NI CHAUDES NI FROIDES
Les réactions ont été mitigées à Ottawa. Selon le chef du Nouveau parti démocratique, Jagmeet Singh, le plan du Canada est le « pire » parmi ceux des pays du G7.
M. Singh a notamment critiqué l’achat du pipeline TransMountain en 2018 ainsi que les subventions à l’industrie pétrolière.
« En annonçant un objectif de 40 à 45 % de réduction des émissions de GES, le premier ministre communique au monde entier qu’il n’est pas sérieux lorsqu’il s’agit de faire du Canada un leader mondial dans la lutte contre la crise climatique ou la construction d’une économie verte », a commenté la cheffe du Parti vert, Annamie Paul.
Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, « la cible proposée par Trudeau est moins ambitieuse que ce qu’exige la science du climat, sans aucun engagement à éliminer les combustibles fossiles au pays et à l’étranger ».
Selon Greenpeace, le Canada « devrait adopter une cible de réduction des émissions d’au moins 60 % d’ici 2030 par rapport à 2005, en plus de planifier une sortie des combustibles fossiles et cesser immédiatement de les subventionner ».