Un vrai problème
Le Québec a vécu un traumatisme au printemps 2020 lorsque les CHSLD furent dévastés par une vague de décès liés à la COVID-19. Nous en avons pour des années à enquêter et disséquer ce qui a pu produire pareille hécatombe.
À la fin du printemps, 10 % de toutes les personnes hébergées en CHSLD y avaient perdu la vie. Des soignants appelés en renfort à l’époque racontent aujourd’hui le malaise de constater tous ces lits vides.
Les voix de partout s’élevaient à l’époque pour promettre que toutes les actions seraient entreprises pour qu’une telle chose ne se reproduise plus. Jamais. Aucun effort ne devait être ménagé pour protéger dorénavant les aïeux du Québec.
À l’époque, on a blâmé les gouvernements actuels et passés. On a blâmé la tendance générale de la société québécoise à caser ses aînés dans de gros centres. Jamais il n’a été question de blâmer le personnel.
LE PERSONNEL DES CHSLD
Les résidents de CHSLD ne sortant pas, la maladie est entrée par le personnel. Mais ils ne pouvaient pas être blâmés pour l’obligation de se déplacer d’un établissement à l’autre ou d’une zone chaude à une zone froide. Le manque d’équipement de protection ne pouvait certainement pas être leur faute non plus.
Les membres du personnel, dont plusieurs ont été eux-mêmes malades, ont été vus comme des victimes de cette crise. Avec raison. Et on a vanté leur travail courageux.
Un an plus tard, les choses ont changé. La proportion anormalement élevée d’employés de CHSLD qui ont refusé d’être vaccinés jusqu’à aujourd’hui représente un véritable enjeu. On joue avec la santé et la sécurité des résidents sans la moindre justification.
Des chiffres ont circulé cette semaine sur la proportion des employés des résidences pour aînés qui sont vaccinés dans chacune des provinces. Dans ce tableau préliminaire, le Québec arrive dernier. En date d’hier, plus du tiers du personnel des CHSLD n’avait toujours pas reçu le vaccin.
C’est inacceptable.
Aucune nuance possible : inacceptable. Le gouvernement tente de colmater la brèche en les testant trois fois par semaine. Sur leurs heures de travail !
ARGUMENTS CLAIRS
Le vaccin réduit considérablement les risques d’être porteur de la COVID. Lorsqu’on travaille dans un milieu où vivent des gens aussi fragiles, on doit faire le nécessaire. Il s’agit d’une responsabilité.
Les syndicats représentant ces employés devraient se mobiliser. Même s’ils ont encouragé leurs membres à se faire vacciner, le refus de ceux-ci soulève des questions. Les syndicats ont crié, avec raison, pour avoir du matériel de protection approprié. Mais ils ont l’air fous, lorsque la protection ultime arrive, le vaccin, de lever le nez.
Les éclosions dans les CHSLD sont bien plus mineures aujourd’hui puisque les résidents sont protégés par le vaccin. Néanmoins, il en existe. On devrait faire enquête sur les éclosions qui sont dues à du personnel non vacciné et rendre publiques les conclusions. La vérité, S.V.P.
L’Italie vient de rendre obligatoire la vaccination pour les soignants. Ce n’est pas ce que je souhaite. Mais la négligence actuelle ne peut plus durer.