La fête virtuelle de Klô Pelgag
En ces temps pandémiques un peu maussades, Klô Pelgag avait envie de lâcher son fou dans un nouveau spectacle virtuel, présenté ce soir, qu’elle a voulu à son image : coloré, éclaté, imprévisible. Le Journal s’est entretenu avec l’artiste qui reprendra aussi la semaine prochaine les spectacles en zone rouge.
De quelle façon est arrivé ce projet de Spectacle spectral ?
« Je travaillais au départ sur un show au MTelus pour ma rentrée montréalaise. La pandémie est arrivée et tout a été mis sur la glace. J’étais tellement découragée. J’avais besoin d’un projet qui allait survivre à tout. Avec Baz, le réalisateur, on s’est lancé là-dedans comme s’il n’y avait plus rien d’autre. »
Qu’avez-vous imaginé comme concept ?
« Durant cette année de pandémie, on a été cloîtré chacun chez soi et on n’a pas eu nécessairement de grandes surprises ni de grands rassemblements. On avait envie que le spectacle soit un peu le reflet de ce besoin de vivre pleinement. [...] Ce n’est pas ma vraie fête dans le spectacle, mais je voulais représenter un peu tout le monde qui a vécu son anniversaire tout seul en temps de pandémie. »
Le tournage a-t-il été compliqué en raison des mesures sanitaires ?
« On a trouvé l’équilibre. On avait quelqu’un, un agent COVID, qui surveillait toute l’équipe. Il y avait quand même beaucoup de gens impliqués sur le plateau. On a respecté les mesures et ç’a bien été. Mais c’est un défi de plus pour les tournages. »
Ce spectacle virtuel a été tourné à quel moment ?
« À la fin mars, au Studio Notre-Dame. On a tout tourné en une journée. C’était quand même vraiment un tour de force au niveau technique. Toute la journée, on était dans un état fébrile d’arriver à faire tout ce qu’on avait à faire, de rester dans l’énergie du live et de vivre des trucs fous. »
Tu reprendras les spectacles en « présentiel » la semaine prochaine, à Rimouski et Rivière-duLoup. À quoi t’attends-tu devant des spectateurs distancés et masqués ?
« Ça va être extraordinaire, exceptionnel. Tout ce qu’on veut, c’est de jouer et de partager de la musique live avec des gens. Ce sera aussi singulier parce que ce n’est plus normal de faire des shows live. C’est sûr que ça va être spécial ».
As-tu vécu des moments de découragement dans la dernière année ?
« Bien oui. Je pense que c’est un peu le cas pour n’importe qui d’un peu sensible. On est tous dans le même bateau à ce niveau-là. Les projets se construisent et se déconstruisent sous nos yeux. Il faut l’accepter. C’est normal de ne pas bien “feeler” à certains moments, de vivre de l’anxiété, tout ça. Mais il faut s’imaginer la suite. [...] Je suis un peu dans la résilience et la patience. »
Du côté positif, cette pandémie t’a permis de passer davantage de temps avec ta petite fille de 15 mois ?
« Oui, vraiment. C’est très positif pour cet aspect-là de ma vie. [Même s’il n’y avait pas eu de pandémie] je ne pense pas que j’aurais fait le même genre de grosse tournée que je faisais avant. Mais ç’aurait été un autre défi de concilier la tournée et la famille. »