Le Journal de Montreal

La cheffe de cabinet de Trudeau savait pour Vance

Un ancien conseiller principal a témoigné devant le comité d’enquête

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AGENCE QMI | La cheffe de cabinet du premier ministre du Canada savait dès mars 2018 que le général Jonathan Vance était l’objet d’allégation­s d’inconduite sexuelle et qu’une enquête avait été demandée.

C’est ce qu’a soutenu hier Elder Marques, un ancien conseiller principal du bureau de Justin Trudeau durant son témoignage devant le comité permanent de la défense nationale, qui enquête sur les inconduite­s sexuelles au sein des Forces armées canadienne­s (FAC).

Selon M. Marques, la cheffe de cabinet du premier ministre, Katie Telford – ou l’adjointe de cette dernière –, lui avait demandé à l’époque de contacter le chef de cabinet du ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, au sujet de M. Vance.

« Soit tard le 1er mars, soit tôt le 2 mars 2018, la chef de cabinet du premier ministre ou son adjointe m’a demandé de prévenir le chef de cabinet du ministre de la Défense nationale sur une question relative au [chef d’état-major] », a témoigné M. Marques, selon Global News.

LE CABINET TENU AU COURANT

Il a indiqué qu’il avait tenu Mme Telford informée de la suite du dossier à plus d’une occasion, mais jamais Justin Trudeau directemen­t.

« J’ai immédiatem­ent porté cette question directemen­t au greffier du Conseil privé et au secrétaire du Cabinet, qui était alors Michael Wernick, a dit M. Marques. J’ai informé la chef de cabinet du premier ministre que je prenais cette décision et je l’ai ensuite informée au fur et à mesure que les choses évoluaient. »

De son côté, le premier ministre Trudeau a nié récemment avoir été mis au courant des allégation­s concernant l’ancien chef d’état-major des FAC.

« Mon bureau savait que des allégation­s avaient été formulées. Nous ne connaissio­ns pas la substance de ces allégation­s jusqu’au reportage de Global News [publié en février] », a-t-il déclaré à la fin mars.

«Il est clair que les mesures que nous avons prises depuis notre arrivée au pouvoir ne sont pas suffisante­s et qu’elles n’ont pas fait avancer les choses assez rapidement», a précisé à l’Agence QMI l’attachée de presse du premier ministre, Ann-Clara Vaillancou­rt.

PLONGÉ DANS L’EMBARRAS

L’ancien ombudsman de l’armée, Gary Walbourne, avait révélé en comité avoir fait part d’allégation­s touchant M. Vance au ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, aussi en mars 2018, mais que cette communicat­ion n’avait donné aucun résultat et n’avait donné lieu à aucune enquête.

Le ministère de la Défense est plongé dans l’embarras depuis que Global News a révélé la nature des allégation­s pesant contre Vance, qui a quitté les FAC en décembre 2020.

Selon la chaîne, Jonathan Vance aurait eu des comporteme­nts inappropri­és avec deux femmes subordonné­es, incluant une relation continue présumée, de 2019 à janvier 2021. En 2012, trois ans avant sa nomination à titre de chef d’état-major par le gouverneme­nt conservate­ur de Stephen Harper, le général Vance aurait aussi fait un commentair­e sexuel à une militaire plus jeune par courriel.

Le nouveau chef d’état-major des FAC est maintenant Wayne Eyre. Celui dont le mandat est par intérim a reconnu que les FAC traversent une « crise » et a promis de « rétablir la confiance là où elle a été trahie ».

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PHOTOS D’ARCHIVES, PC Le général Jonathan Vance (en mortaise) en compagnie du premier ministre Justin Trudeau lors du discours du Trône en septembre 2020.

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