Le Journal de Montreal

Le temps de dire merci

- MARIO DUMONT mario.dumont@quebecorme­dia.com

Ce mercredi, dès l’ouverture des cliniques AstraZenec­a aux moins de 55 ans, je suis allé me faire vacciner. L’expérience fut parfaite. Le service courtois, le processus bien organisé, il faudrait être de très mauvaise foi pour critiquer.

Assis dans la salle de repos pour les 15 minutes d’observatio­n suivant le vaccin, je me suis mis à repenser à toutes les critiques que j’ai formulées depuis le début de la vaccinatio­n. Aucune semaine n’a passé sans que je questionne ou déplore l’un des aspects de la campagne.

Le manque de vaccins, évidemment, le processus de réservatio­n, les rendez-vous perdus, les régions négligées, les directives trop floues, les groupes prioritair­es oubliés, nous n’avons pas manqué de sujets. Et j’ai dit depuis le début que cette campagne est tellement cruciale pour sortir de la pandémie qu’il est normal de placer la barre haute.

UNE VOIX AUX CITOYENS

Qu’on me comprenne bien, je ne regrette aucune des critiques. C’est notre rôle dans les médias de poser des questions, de vérifier les faits, de comparer avec ce qui se fait ailleurs. En gros, nous avons un rôle pour pousser la machine à fond.

Nous avons aussi un rôle lorsque vient le temps de porter la voix des citoyens. Mes interventi­ons sur la priorité de vaccinatio­n des personnes vivant avec des maladies chroniques furent largement inspirées par des témoignage­s du public.

Des hommes et des femmes qui ont fait de lourds sacrifices pour se protéger de la COVID-19 espéraient pouvoir prendre un rendez-vous plus rapidement. Les gens se sentent dépourvus, oubliés et il faut que quelqu’un leur donne une voix. Il faut que leur réalité soit exposée et que des questions soient posées en leur nom.

La critique se trouve nécessaire­ment au coeur de notre travail. Un travail nécessaire. Mais il est aussi nécessaire, à un certain moment, de prendre un temps d’arrêt pour dire merci. D’exprimer haut et fort son appréciati­on sur ce qui se fait de valable.

Derrière les masques, on sent les sourires des personnes vaccinées et du personnel

BEAU À VOIR

Assis dans cette clinique de vaccinatio­n installée en vitesse dans un local commercial vacant, j’ai pensé à la quantité de travail qu’il a fallu pour faire apparaître en quelques semaines un tel réseau. J’ai pensé au défi de les implanter en quelques semaines dans toutes les régions de l’immense territoire québécois. Imaginez le défi de les meubler, de les équiper et de trouver le personnel.

Puis j’ai vu ces profession­nels issus de toutes les sphères et réunis dans un même effort de guerre. La dame qui m’a vacciné est denturolog­iste. Elle a suivi la formation sur la vaccinatio­n et donne maintenant du temps « pour qu’on s’en sorte au plus vite » (ce sont ses mots).

Des cliniques montées en vitesse, nos pharmacien­s et bientôt les entreprise­s, cette corvée collective de vaccinatio­n fait du bien à voir. Le meilleur de l’être humain qui se manifeste en temps de crise.

À ceux qui ont organisé l’opération et à ceux qui y mettent leur coeur, simplement merci.

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