Le temps de dire merci
Ce mercredi, dès l’ouverture des cliniques AstraZeneca aux moins de 55 ans, je suis allé me faire vacciner. L’expérience fut parfaite. Le service courtois, le processus bien organisé, il faudrait être de très mauvaise foi pour critiquer.
Assis dans la salle de repos pour les 15 minutes d’observation suivant le vaccin, je me suis mis à repenser à toutes les critiques que j’ai formulées depuis le début de la vaccination. Aucune semaine n’a passé sans que je questionne ou déplore l’un des aspects de la campagne.
Le manque de vaccins, évidemment, le processus de réservation, les rendez-vous perdus, les régions négligées, les directives trop floues, les groupes prioritaires oubliés, nous n’avons pas manqué de sujets. Et j’ai dit depuis le début que cette campagne est tellement cruciale pour sortir de la pandémie qu’il est normal de placer la barre haute.
UNE VOIX AUX CITOYENS
Qu’on me comprenne bien, je ne regrette aucune des critiques. C’est notre rôle dans les médias de poser des questions, de vérifier les faits, de comparer avec ce qui se fait ailleurs. En gros, nous avons un rôle pour pousser la machine à fond.
Nous avons aussi un rôle lorsque vient le temps de porter la voix des citoyens. Mes interventions sur la priorité de vaccination des personnes vivant avec des maladies chroniques furent largement inspirées par des témoignages du public.
Des hommes et des femmes qui ont fait de lourds sacrifices pour se protéger de la COVID-19 espéraient pouvoir prendre un rendez-vous plus rapidement. Les gens se sentent dépourvus, oubliés et il faut que quelqu’un leur donne une voix. Il faut que leur réalité soit exposée et que des questions soient posées en leur nom.
La critique se trouve nécessairement au coeur de notre travail. Un travail nécessaire. Mais il est aussi nécessaire, à un certain moment, de prendre un temps d’arrêt pour dire merci. D’exprimer haut et fort son appréciation sur ce qui se fait de valable.
Derrière les masques, on sent les sourires des personnes vaccinées et du personnel
BEAU À VOIR
Assis dans cette clinique de vaccination installée en vitesse dans un local commercial vacant, j’ai pensé à la quantité de travail qu’il a fallu pour faire apparaître en quelques semaines un tel réseau. J’ai pensé au défi de les implanter en quelques semaines dans toutes les régions de l’immense territoire québécois. Imaginez le défi de les meubler, de les équiper et de trouver le personnel.
Puis j’ai vu ces professionnels issus de toutes les sphères et réunis dans un même effort de guerre. La dame qui m’a vacciné est denturologiste. Elle a suivi la formation sur la vaccination et donne maintenant du temps « pour qu’on s’en sorte au plus vite » (ce sont ses mots).
Des cliniques montées en vitesse, nos pharmaciens et bientôt les entreprises, cette corvée collective de vaccination fait du bien à voir. Le meilleur de l’être humain qui se manifeste en temps de crise.
À ceux qui ont organisé l’opération et à ceux qui y mettent leur coeur, simplement merci.