Un gel qui donne des maux de tête
Un arrêté ministériel signé à la mi-mars et prolongeant le gel du programme québécois pour les immigrants investisseurs donne toujours des maux de tête aux investisseurs, déplorent des avocats de l’industrie.
Début avril, Marc-André Séguin, associé chez Exeo Avocats, était allé jusqu’à dire que de riches immigrants investisseurs étaient à un cheveu de faire une croix sur leurs projets et de tourner le dos au Québec.
« On envoie comme signal au monde entier que le programme est fermé jusqu’au 1er avril 2023. Ça va semer de la confusion pour tous les gens. Ça va les envoyer ailleurs », avait ajouté l’avocat.
« Contrairement aux gouvernements précédents, nous avons la volonté d’attirer et de retenir une immigration qualifiée et compétente, ce que le Programme des investisseurs, dans sa forme actuelle, ne permet pas de faire », avait plutôt indiqué Flore Bouchon, porte-parole de la ministre québécoise de l’Immigration, Nadine Girault.
PAS « OPEN FOR BUSINESS »
Trois semaines plus tard, Le Journal a contacté de nouveau l’avocat Marc-André Séguin pour voir si la poussière était retombée depuis.
Or, selon lui, le signal envoyé aux riches investisseurs est encore le mauvais. De riches investisseurs qui rêvaient du Québec commencent à détourner le regard, soutient-il.
« On leur dit : le Québec n’est pas “Open for Business” », déplore l’avocat.
Même s’il dit entendre entre les branches que l’objectif de Québec est de rouvrir le programme d’ici la fin de l’année, le gouvernement québécois commence à perdre du terrain, selon lui.
« Pendant ce temps, les autres provinces et les États-Unis ont leurs programmes ouverts, alors le Québec laisse passer les opportunités », ajoute-t-il.
En coulisses, d’autres avocats contactés par Le Journal et préférant garder l’anonymat ont dit avoir constaté le même problème.
Au moins, avancent-ils, le gouvernement pourrait accorder un statut spécial aux investisseurs pour accélérer le processus laborieux.