Agropur n’exclut pas de vendre son siège social de 100 millions $
Après avoir fermé des usines, licencié 125 cadres, vendu ses yogourts et ses activités de transport de lait ici, Agropur n’exclut pas de vendre son siège social de 100 millions de dollars.
« Ce n’est pas le but, mais on ne l’exclut pas. On ne sait jamais. Un jour, ça pourrait être possible, mais ce n’est pas l’intention à ce stade-ci », a affirmé en entrevue le chef de la direction d’Agropur, Émile Cordeau.
Du même souffle, le numéro un de la coopérative laitière s’est empressé d’ajouter que son intention est encore de rester à Longueuil pour l’instant.
« On a des activités importantes ici. On a un centre de R et D [recherche et développement]. On a un laboratoire de qualité et un centre de distribution de l’autre côté. On a vraiment des activités clés, alors, nous, notre intention, c’est de rester ici », a-t-il précisé.
Aujourd’hui, près de 50 % du siège social ultramoderne de 100 millions de dollars situé à Longueuil est désert. Agropur souhaite y attirer des locataires.
Au Journal, Émile Cordeau a confirmé avoir reçu un boni l’an dernier, mais refusé d’en dévoiler le montant « parce que ça demeure d’ordre confidentiel », ajoutant que les « membres ont plein accès à cette information-là ».
En 2020, les dirigeants d’Agropur ont eu droit à près de 15 millions de dollars en salaires et primes de toutes sortes.
En guise d’explication, Émile Cordeau fait valoir « l’année record », avec « une rentabilité améliorée de près de 100 millions de dollars ».
« On a beaucoup amélioré la rentabilité. On a battu nos objectifs que l’on s’était fixés en début d’année », met-il de l’avant.
ENTRE LES MAINS DES SPÉCIALISTES
Par ailleurs, Émile Cordeau refuse de se mouiller sur la question délicate du membership, à la source de nombreux débats depuis plusieurs années.
« Si nos membres jugent que c’est pertinent pour la coopérative d’étendre leurs horizons, ça leur appartient vraiment. On va faire en conséquence », dit-il.
Concernant les dérivés d’huile de palme donnés aux vaches, Émile Cordeau préfère se fier à un « panel de spécialistes pancanadiens » avant de se prononcer.
Quand Le Journal lui demande s’il trouve que son beurre est plus dur qu’avant, il répond spontanément que non.
« Non, je n’ai pas vu ça, mais encore là, il y a des saisonnalités dans l’alimentation. Le lait est différent dans l’année. Il y a des variabilités », précise-t-il.