Le Journal de Montreal

VÉLOS À ASSISTANCE ÉLECTRIQUE

L’avenir du vélo?

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Pour Jacques Sennéchael, rédacteur en chef de Vélo

Mag, pas de doute, les vélos à assistance électrique (VAÉ) sont là pour rester et même devenir la norme. « En Europe, dit-il, on en trouve désormais plus que des vélos traditionn­els. »

Selon le spécialist­e, les VAÉ donnent accès à un loisir à des gens qui ne l’auraient pas essayé autrement, en plus de permettre à des cyclistes vieillissa­nts de continuer à le pratiquer malgré la baisse de leurs capacités physiques.

ÉLIMINER DES OBSTACLES

Attention, toutefois, les VAÉ peuvent aussi servir dans des contextes sportifs. « Pensons au vélo de montagne, où le nombre de descentes est tributaire des efforts mis à remonter les pentes, dit-il. Avec une bicyclette électrique, cet irritant est réduit, car en cas de fatigue, le moteur peut prendre le relais lors des montées abruptes ou exigeantes. Par conséquent, on peut redescendr­e plus souvent pour une même période donnée. »

Même chose pour ceux qui pratiquent le cyclisme en peloton. « Si les autres membres roulent plus vite que vous, plus besoin d’angoisser à cause de cela, explique-t-il. Vous pourrez vite les rattraper. Les enjeux de distance et de fatigue n’existent plus. »

LE PLAISIR CROÎT AVEC L’USAGE

La fréquence d’utilisatio­n est aussi bouleversé­e par ce nouveau type d’appareil. Une enquête menée par des chercheurs de l’Université Portland State en 2018 a d’ailleurs confirmé que, dans bien des cas, le casque de vélo remplaçait les clés de voiture. Ainsi, 55 % des 1800 participan­ts (tous nouveaux propriétai­res de VAÉ) roulaient auparavant au moins une fois par semaine ou même chaque jour avec leur bicyclette traditionn­elle. Après l’achat d’un vélo électrique, cette proportion atteignait 91 %.

Jacques Sennéchael voit à cet égard le VAÉ comme un outil urbain de premier plan : « Pour moi, c’est une carte Opus (NDLR : utilisée dans les transports de la STM) sur deux roues. Par exemple, bon nombre de gens ne veulent pas se rendre au travail à vélo, car ils craignent d’y arriver en sueur. Avec le type électrique, cette inquiétude ne tient plus. »

Une étude de la firme Deloitte réalisée en 2019 confirme d’ailleurs la tendance. On y prévoyait que, en raison des VAÉ, le nombre de travailleu­rs qui utilisent un vélo pour se rendre au boulot allait doubler au Canada et aux États-Unis d’ici 2022, passant de 1 à 2 %.

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