Le Journal de Montreal

Au bal pas masqués... et bien collés

Plusieurs écoles disent n’avoir ni le temps ni les effectifs pour préparer un bal

- ROXANE TRUDEL – Avec Daphnée Dion-Viens

Censée réjouir, l’annonce de la tenue des bals de fin d’études a été accueillie timidement hier par les finissants et les directions qui voient mal comment organiser un bal pour le mois prochain.

« Ce n’est pas réaliste, lance Hélène Bossé, vice-présidente de la Fédération québécoise des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt. Le 8 juillet, le personnel est en vacances, les élèves ne sont plus là. Modifier les plans à la dernière minute, c’est irréaliste. »

Dès le 8 juillet, les écoles secondaire­s pourront tenir un bal de finissants d’un maximum de 250 personnes à l’extérieur. Une annonce qui a fait sourciller.

« Ça m’apparaît risqué, parce qu’une seule dose n’apporte pas une couverture complète. Ça veut dire qu’on accepte le risque d’avoir les éclosions à la suite de ces bals », estime Roxane Borgès Da Silva, professeur­e à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

Et ce sera tout un défi d’organisati­on pour les écoles qui n’ont pas été consultées dans la décision et qui n’auront qu’un mois pour réviser leur plan.

« Le plus difficile, ça va être de gérer encore la déception de nos élèves et de nos parents », soupire Kathleen Legault, présidente de l’Associatio­n montréalai­se des directions d’établissem­ent scolaire.

ATTENDRE ET VOIR

« Je suis vraiment contente. On rêve tous d’avoir un bal. [...] Mais on préfère attendre avant de s’exciter. On a déjà été déçus plus d’une fois », réagit Jolie-Anne Bertrand, finissante de l’École secondaire de l’Agora, à Longueuil.

À l’école Paul-Hubert, à Rimouski, cet assoupliss­ement sera un casse-tête pour les 400 finissants qui devront décider s’ils préfèrent organiser deux bals ou conserver la formule actuelle avec toutes les mesures sanitaires.

« Si on décide de faire un bal, ce sera beaucoup plus dispendieu­x et géré par une firme puisque les enseignant­s seront en vacances, explique Xavier Dion, 17 ans. Dans les deux cas, il y aura des heureux et des déçus. »

« J’ai la chance d’avoir des enseignant­s super motivés, donc je crois que ça leur fera plaisir de se présenter malgré les vacances d’été », estime Sara-Jeanne Picard, qui siège au comité de bal de son école à Saint-Michel-de-Bellechass­e.

« On n’a eu aucune activité de finissants, alors juste de savoir que finalement il y aura quelque chose, c’est motivant ! » s’exclame Sara Vendette, finissante du Collège Esther-Blondin, à Saint-Jacques.

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PHOTO MARTIN ALARIE Jolie-Anne Bertrand, 17 ans, de l’école de l’Agora, était heureuse d’apprendre qu’elle pourrait avoir un bal sans masque ni distanciat­ion.

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