La prison pour un ex-prof qui envoyait son sexe en photo
Le Montréalais a leurré deux de ses anciennes élèves, âgées de 15 et 16 ans
Un ex-professeur montréalais qui consommait de la cocaïne quotidiennement passera 21 mois en prison pour avoir envoyé des photos de son pénis lors de conversations sexuellement explicites avec d’anciennes élèves.
« L’année scolaire était terminée, mais c’est à titre d’enseignant, de figure connue, qu’il a noué des liens avec ses deux victimes. L’abus de confiance est un facteur aggravant », a souligné la juge Sylvie Durand en condamnant Francis Faille hier au palais de justice de Montréal.
L’homme qui célèbre son 47e anniversaire de naissance aujourd’hui fixait le sol en entendant ces mots.
Il a pris le chemin de la prison en essuyant ses larmes avec un mouchoir.
Pendant les vacances estivales de 2017, Faille a entamé des discussions en ligne avec une étudiante, âgée de 16 ans, dans lesquelles il parlait fréquemment de sexe, de consommation d’alcool et de drogue.
À ce moment, il travaillait comme enseignant suppléant en histoire et en géographie à l’école secondaire Édouard-Montpetit, dans l’arrondissement Mercier-Hochelage-Maisonneuve.
« L’accusé dit être toujours horny dans la vie […] et être prêt à faire plaisir à une belle petite minoune. Il dit être prêt à aller tellement loin et lui montrer ben des affaires », a dit la magistrate, rappelant les faits en citant des messages envoyés par Faille.
PHOTO NON DÉSIRÉE
Un soir, il a tenté de contacter l’adolescente par webcaméra, mais elle a refusé en disant ne pas se sentir à l’aise. Il lui a donc envoyé une photo de son pénis en érection. La victime a ensuite déposé une plainte auprès de policiers.
Il a aussi montré son membre à une autre ancienne étudiante, âgée de 15 ans, via Skype. L’échange a duré moins d’une minute avant qu’elle mette fin à la conversation.
Pour ces deux crimes, Faille a plaidé coupable à des accusations de leurre d’enfants et de rendre accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite.
PROBLÈME DE COCAÏNE
Dans une expertise sexologique, Francis Faille a reconnu avoir une tendance à l’exhibitionnisme, mais son problème principal n’était pas sa sexualité selon lui. Il s’agissait plutôt de sa consommation journalière d’alcool et de cocaïne.
« En outre, il minimise les conséquences potentielles sur les victimes et nie tous les risques de récidive. Cela n’est pas rassurant », a laissé tomber la juge Durand.
Depuis sa mise en accusation, Faille s’est repris en main, a-t-elle souligné. Il est abstinent depuis l’automne 2017 et fréquente régulièrement les réunions AA.
Le prof déchu a évité une peine plus sévère alors que le procureur de la Couronne réclamait plutôt trois ans de prison.
À sa sortie du pénitencier, il lui sera notamment interdit d’avoir un travail qui le placerait en relation d’autorité avec des jeunes de moins de 16 ans pendant 10 ans.