Vers la déprogrammation !
Quand je pense au déconfinement, que nous vivons pour la plupart comme une libération, un mot me vient à l’esprit : déprogrammation !
Car depuis maintenant plus d’un an, nous nous sommes reprogrammés dans une existence contredisant tout ce qui donne sens à la vie.
Il fallait fuir le monde, l’aventure, le banquet, la fête, la démesure, les grandes joies, les nouvelles rencontres, les amitiés, les amours, les découvertes, les embrassades, les sorties inattendues, pour se terrer chez soi, et se convaincre que la vie n’est au mieux qu’une suite de petits bonheurs tranquilles.
À celui qui me chante les charmes de la vie programmée, répétitive et sans surprise, je réponds, à la manière d’OSS 117 : je connais cette théorie !
LIBÉRATION
La COVID-19 a voulu faire de nous des êtres amorphes, hypnotisés par Netflix, faisant semblant de trouver normal de vivre sous l’empire du couvre-feu. D’ailleurs, il reste quelques éléments de cette mentalité dans notre quotidien, par exemple, quand un hélicoptère survole les parcs de Montréal pour inciter à la distanciation sociale !
Il n’en demeure pas moins que nous en sortons.
Et sortir d’une telle crise exige des rituels. Nous devons nous déprogrammer. La réouverture des restaurants était un symbole fort, très fort.
Je le dis sans exagérer, je me souviendrai longtemps de ma première soirée en terrasse, le 28 mai dernier ! C’était l’occasion d’honorer la plus belle des traditions : le verre de plus, qu’il ne faut pas confondre, quoi qu’on en dise, avec le verre de trop !
La traversée d’une épreuve se célèbre !
Il y a d’ailleurs dans nos rues une forme d’euphorie. Une magnifique euphorie.
Il faut maintenant franchir une autre étape : celle des voyages.
Elle devra se faire de manière encadrée. On devine que pendant un bon moment, on prendra l’avion avec un test PCR. Et qu’on fera un test rapide à l’arrivée dans un pays étranger. Pourquoi pas.
Mais elle doit se faire, et pas pour l’an 3000.
Appelons ça : tirer les conséquences de la vaccination massive.
On le sait, le Canada connaît des contraintes particulièrement sévères pour les voyageurs. Les quarantaines réservées aux « double vaccinés » deviennent absurdes.
Cela revient, dans les faits, à emmurer la population du pays.
Qu’on se comprenne bien : il fallait, pour résister à la COVID-19, fermer les frontières et limiter clairement les entrées.
VOYAGE
Mais si on juge que la vie doit reprendre, si on juge que le pire est derrière nous, si on juge, plus encore, que nous saurons résister aux dernières contre-attaques du virus, il faut restaurer l’existence la plus normale possible, à tout le moins, entre les pays qui ont un niveau de vaccination comparable.
Il ne s’agit pas seulement, ici, de réanimer l’économie touristique, mais de restaurer le droit des citoyens de circuler librement.
Tout cela ne se fera pas demain. Ni après-demain. Mais il n’est pas interdit de pousser nos gouvernements à désormais prendre ce rendez-vous au sérieux.
Ce que nous regagnons, ce sont des libertés essentielles. Rien ne devrait nous interdire de chanter leur restauration.