Des travailleurs ont hâte de laisser tomber les masques
Plusieurs souhaiteraient que la CNESST élargisse ses assouplissements
Les travailleurs toujours en zone orange devront prendre leur mal en patience et garder leur masque, mais plusieurs se demandent pourquoi la Santé publique ne permet pas certains assouplissements dans les périodes de grande chaleur. « C’est invivable », ont répété plusieurs au Journal.
Au lendemain de l’annonce par la CNESST d’allègements en milieu de travail dans les zones jaunes et vertes, les travailleurs toujours en zone orange étaient nombreux à pester contre le masque.
INFERNAL
Avec un mercure à 30 °C et une température ressentie frôlant par moment les 40 °C, il n’est pas dur d’imaginer la journée infernale qu’ont passée plusieurs travailleurs de secteurs où la climatisation est impossible.
« On l’a vue, l’annonce [lundi], je peux vous le garantir », lançait avec une pointe d’exaspération dans la voix Laurence Hamel, employée au Casse-Croûte Patati-Patatos de Lévis.
« On a hâte en maudit que ce soit notre tour ! » Dans le petit restaurant, les friteuses et les plaques de cuisson ont tôt fait de transformer la cuisine en véritable four. Les employés estiment que le mercure en vient à frôler les 50 °C.
« Le masque aggrave vraiment les choses. Ça devient étouffant », convient Sandra Perron. Au Garage Christian Martel inc., dans l’arrondissement Beauport, à Québec, les conditions de travail sont particulièrement étouffantes depuis lundi.
« Au moment où on se parle, il fait pas loin de 40 °C dans l’atelier et il fait moins chaud qu’hier ! » lance le propriétaire.
PLUS PERMISSIFS
Dans ces conditions, M. Martel concède qu’il arrive que le masque de ses employés glisse sous le nez ou qu’il « prenne le bord », mais il refuse d’en faire un cas. Surtout que les portes de l’atelier sont ouvertes en permanence.
« Les gars suffoquent derrière leur masque à cette température. Puis 75 % de la population de la région est vaccinée et il n’y a presque plus de cas. Je pense qu’on est rendus là », souligne l’homme, faisant référence à l’autorisation de la CNESST de retirer le masque au travail dans certaines zones et selon certaines conditions.
ÉVITEZ LES INCIDENTS
À l’atelier de lavage de la Teinturerie française située dans Limoilou, entre les fers à repasser et les différentes machines de nettoyage l’humidité et la chaleur sont accablantes.
À tel point qu’il faut faire le nécessaire pour éviter les malaises.
« À l’arrière, c’est entre 15 °C et 20 °C de plus que la température extérieure. Comme on travaille à distance, on va l’enlever le masque quand il fait trop chaud parce que c’est suffocant », explique Tristan Valmont, employé qui ne comprend pas pourquoi la CNESST ne permet pas d’assouplissements.