Le Journal de Montreal

Des travailleu­rs ont hâte de laisser tomber les masques

Plusieurs souhaitera­ient que la CNESST élargisse ses assoupliss­ements

- PIERRE-PAUL BIRON ET JÉRÉMY BERNIER

Les travailleu­rs toujours en zone orange devront prendre leur mal en patience et garder leur masque, mais plusieurs se demandent pourquoi la Santé publique ne permet pas certains assoupliss­ements dans les périodes de grande chaleur. « C’est invivable », ont répété plusieurs au Journal.

Au lendemain de l’annonce par la CNESST d’allègement­s en milieu de travail dans les zones jaunes et vertes, les travailleu­rs toujours en zone orange étaient nombreux à pester contre le masque.

INFERNAL

Avec un mercure à 30 °C et une températur­e ressentie frôlant par moment les 40 °C, il n’est pas dur d’imaginer la journée infernale qu’ont passée plusieurs travailleu­rs de secteurs où la climatisat­ion est impossible.

« On l’a vue, l’annonce [lundi], je peux vous le garantir », lançait avec une pointe d’exaspérati­on dans la voix Laurence Hamel, employée au Casse-Croûte Patati-Patatos de Lévis.

« On a hâte en maudit que ce soit notre tour ! » Dans le petit restaurant, les friteuses et les plaques de cuisson ont tôt fait de transforme­r la cuisine en véritable four. Les employés estiment que le mercure en vient à frôler les 50 °C.

« Le masque aggrave vraiment les choses. Ça devient étouffant », convient Sandra Perron. Au Garage Christian Martel inc., dans l’arrondisse­ment Beauport, à Québec, les conditions de travail sont particuliè­rement étouffante­s depuis lundi.

« Au moment où on se parle, il fait pas loin de 40 °C dans l’atelier et il fait moins chaud qu’hier ! » lance le propriétai­re.

PLUS PERMISSIFS

Dans ces conditions, M. Martel concède qu’il arrive que le masque de ses employés glisse sous le nez ou qu’il « prenne le bord », mais il refuse d’en faire un cas. Surtout que les portes de l’atelier sont ouvertes en permanence.

« Les gars suffoquent derrière leur masque à cette températur­e. Puis 75 % de la population de la région est vaccinée et il n’y a presque plus de cas. Je pense qu’on est rendus là », souligne l’homme, faisant référence à l’autorisati­on de la CNESST de retirer le masque au travail dans certaines zones et selon certaines conditions.

ÉVITEZ LES INCIDENTS

À l’atelier de lavage de la Teintureri­e française située dans Limoilou, entre les fers à repasser et les différente­s machines de nettoyage l’humidité et la chaleur sont accablante­s.

À tel point qu’il faut faire le nécessaire pour éviter les malaises.

« À l’arrière, c’est entre 15 °C et 20 °C de plus que la températur­e extérieure. Comme on travaille à distance, on va l’enlever le masque quand il fait trop chaud parce que c’est suffocant », explique Tristan Valmont, employé qui ne comprend pas pourquoi la CNESST ne permet pas d’assoupliss­ements.

 ?? PHOTOS PIERRE-PAUL BIRON ET JÉRÉMY BERNIER ?? Au Garage Christian Martel, à Québec, on est plus tolérant sur le port du masque avec le temps chaud, surtout que les employés, comme Thierry Robitaille, travaillen­t presque dehors avec les portes de garage ouvertes. En mortaise, Sandra Perron et Laurence Hamel ont eu chaud lundi et hier, penchées sur les friteuses et plaques de cuisson.
PHOTOS PIERRE-PAUL BIRON ET JÉRÉMY BERNIER Au Garage Christian Martel, à Québec, on est plus tolérant sur le port du masque avec le temps chaud, surtout que les employés, comme Thierry Robitaille, travaillen­t presque dehors avec les portes de garage ouvertes. En mortaise, Sandra Perron et Laurence Hamel ont eu chaud lundi et hier, penchées sur les friteuses et plaques de cuisson.

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