Un piège mondial grâce à des téléphones cryptés du FBI
Deux trafiquants débattent du prix de la cocaïne via des téléphones cryptés, quand l’un d’eux évoque « deux kilos planqués dans des enveloppes diplomatiques françaises » au départ de Colombie, sans se douter que des policiers espionnent leurs échanges.
Ces messages figurent dans des documents judiciaires américains consacrés à l’opération « Bouclier de Troie », qui a débouché sur l’arrestation de plus de 800 personnes sur trois continents.
SOURCE CONFIDENTIELLE
Les jalons de ce spectaculaire coup de filet ont été posés en 2017, quand la police fédérale américaine a commencé à enquêter sur le système de communication cryptée Phantom Secure, en vogue dans les milieux criminels.
Peu après l’arrestation de son patron en mars 2018, des agents « recrutent une source confidentielle ». Celle-ci a déjà été condamnée pour importation de drogues et fait face à de nouvelles poursuites. Pour obtenir une réduction de peine, elle offre au FBI « une nouvelle génération » d’appareils cryptés, baptisés « ANOM ».
La « recrue » des policiers américains accepte de faire passer les appareils ANOM à trois distributeurs basés en Australie.
27 MILLIONS DE MESSAGES
Les forces de l’ordre ont épluché, avec les téléphones distribués, plus de 27 millions de messages et près d’un demi-million de photos, émis par 11 800 appareils — dont environ 9000 étaient encore en service la semaine dernière.
On a été surpris par le ton très libre » des échanges entre les criminels, a souligné l’agente du FBI Suzanne Turner. « Ils étaient très ouverts sur leur organisation » parce qu’ils avaient entièrement confiance dans leurs appareils.