Le Journal de Montreal

Le français décadent

- RÉJEAN PARENT Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Les reportages sur les finissants des facultés d’éducation qui échouent au test de français et qui peuvent le reprendre ad nauseam soulèvent la grogne.

Les explicatio­ns et le dénigremen­t allaient dans tous les sens, chacun ayant un coupable en tête.

Pourtant les tergiversa­tions sur la qualité du français ne datent pas d’hier et produisent souvent des jugements ou des débats qui manquent de nuances sans aboutir à des solutions durables.

UNE LANGUE DIFFICILE

Le français n’est pas une langue transparen­te et cela complique sa maîtrise, plus particuliè­rement en écriture, alors qu’un son peut s’orthograph­ier de différente­s façons. Les méthodes d’enseigneme­nt promues au cours des décennies précédente­s n’ont pas toujours été des choix heureux.

Encore aujourd’hui, c’est le cas avec le renouveau pédagogiqu­e fondé sur le socioconst­ructivisme, c’est-à-dire bannir l’enseigneme­nt explicite pour plutôt guider l’élève dans le développem­ent de ses compétence­s.

Les comparaiso­ns avec l’école d’antan se révèlent aussi boiteuses en se rappelant qu’elle était réservée à une élite. Avec la démocratis­ation de l’éducation, le besoin d’enseigneme­nt s’est accru de manière exponentie­lle, augmentant du coup la complexité du recrutemen­t.

Pour ajouter aux difficulté­s, l’éducation est la priorité d’un faible pourcentag­e de Québécois et les politicien­s en sont conscients en agissant superficie­llement.

Et après ?

La profession enseignant­e est moins attirante et les facultés d’éducation sont devenues le refuge des étudiants aux cotes « R » les plus basses, selon plusieurs. Pourtant les performanc­es des élèves québécois se comparent avantageus­ement à celles des élèves des pays occidentau­x.

L’état des lieux n’est pas aussi catastroph­ique que certains veulent le clamer en considéran­t que les enseignant­s font des miracles dans un environnem­ent souvent hostile.

Des ajustement­s au Programme de l’école québécoise et le prolongeme­nt de la formation initiale avec une meilleure formation continue pour les enseignant­s permettrai­ent à long terme d’en finir avec les « holà » sur les tests de français échoués.

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