Les travailleurs ont maintenant le gros bout du bâton, soutient Legault
Le PM affirme que des hausses de salaire sont inévitables dans certains secteurs
À cause de la pandémie et de la pénurie de main-d’oeuvre, le marché de l’emploi est-il en train de se transformer à l’avantage des travailleurs ? C’est ce que croit le premier ministre François Legault, qui estime qu’une hausse des salaires est inévitable dans certains secteurs.
« Pendant plusieurs années, on était dans une situation où c'étaient les employeurs qui avaient le gros bout du bâton. Ils affichaient un poste. Ils recevaient 50 C.V. », a indiqué M. Legault lors de la période des questions à l’Assemblée nationale.
Puis, faisant écho à un article du chroniqueur Joseph Facal qu’il avait tweeté hier matin, le premier ministre a soutenu que l’immigration n’était pas la seule façon de pourvoir les 146 000 postes vacants au Québec. Il croit que les employeurs devront aussi être plus attrayants.
« Il manque de plus en plus d'employés qualifiés. Donc, maintenant, ce sont les travailleurs qui ont le gros bout du bâton. Résultat, les salaires augmentent plus vite. […] Bon, je comprends que le Parti libéral, ce qu'il aime, c'est de dire : On devrait ajouter 148 000 immigrants », a-t-il lancé à la cheffe du PLQ, Dominique Anglade.
SERVICES PUBLICS EN PÉRIL
Cette dernière a critiqué la réponse du gouvernement face au nombre grandissant de postes vacants qui mettront en péril les services publics, selon elle.
« Il y a 32 000 postes vacants pour des personnes qui sont dans le secteur de la santé et des services sociaux, 14 000 postes qui ne sont pas comblés juste dans nos hôpitaux. […] Et la seule réponse que nous avons eue de la part du premier ministre à ce sujet c'est une chronique, aujourd'hui, qu'il nous a envoyés lire, une chronique qui est anti-immigration », s’est-elle désolée.
Même son de cloche pour le Conseil du patronat (CPQ), qui s’interroge sur la position du gouvernement caquiste face à la pénurie.
« Je ne sais pas pourquoi le premier ministre a retweeté cet article-là. Je ne sais pas si le premier ministre fait l’éloge de la pénurie de main-d’oeuvre ou l’éloge de rehausser ou d’augmenter les salaires en pensant que ça va régler la pénurie ? Moi ce que je vous dis, c’est que la pénurie est bien réelle », a indiqué Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ, en entrevue au Journal.
RISQUE D’INFLATION
Selon lui, les employeurs de toutes les régions du Québec manquent de travailleurs et il croit qu’une hausse des salaires aurait des impacts négatifs.
« Notre entreprise familiale était dans le commerce de détail. Les marges de profits sont très faibles bien souvent. Si on augmente les salaires, ça aurait un impact sur le prix de vente. Et on ne parle pas de la spirale inflationniste que ça pourrait causer », a-t-il pronostiqué.
QUÉBEC « ACTUELLEMENT ET UN PEU AU PARTOUT DANS LE MONDE, L MANQUE DE PLUS EN PLUS D'EMPLOYÉS QUALIFIÉS. » – François Legault