Le Journal de Montreal

Les salariés de la SQDC de Repentigny larguent leur syndicat

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Les employés de la succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC) à Repentigny larguent leur syndicat, déplorant avoir accès, présenteme­nt, aux « mêmes salaires et conditions de travail » que les salariés non syndiqués, tout en devant payer une cotisation syndicale de 2 %.

Le 18 mai, le Tribunal administra­tif du travail a révoqué, après une demande des employés de la succursale, l’accréditat­ion détenue pour cet établissem­ent par la Confédérat­ion des syndicats nationaux (CSN).

C’est depuis l’automne 2018, soit lors de l’ouverture des premiers magasins de la SQDC, que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), associé à la FTQ, et la CSN s’affrontent pour syndiquer les travailleu­rs.

Actuelleme­nt, 39 succursale­s sur 68 sont syndiquées et tous les salariés de ces établissem­ents ont les mêmes salaires et avantages, a confirmé le porte-parole de la société d’État, Fabrice Giguère.

La CSN, qui avait déposé en 2018 une requête globale pour syndiquer toutes les succursale­s de cette société d’État, mais en vain, est responsabl­e des employés de 14 magasins (bientôt 15) et le SCFP de 25.

PAS BESOIN D’INTERMÉDIA­IRE

Un employé de la SQDC a indiqué au Journal que les gens de Repentigny « ont jugé qu’ils n’avaient pas besoin d’un syndicat pour les protéger ».

« Ils ont les mêmes salaires et conditions de travail, syndiqués ou non, sans devoir payer une cotisation syndicale. Ils préfèrent faire affaire directemen­t avec leurs gestionnai­res pour discuter de leurs conditions de travail plutôt que de passer par un intermédia­ire », a-t-il écrit dans un courriel.

Jointe par Le Journal, la présidente du Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN n’a pas caché sa déception. C’est la première fois que son organisati­on perd un point de vente de la SQDC. On y retrouve une quinzaine de travailleu­rs.

« Lorsque Repentigny a ouvert, l’employeur a donné les mêmes conditions de travail que nous avions négociées pendant un certain temps. Il a également donné ces conditions aux autres succursale­s », a souligné Stéphanie Martel Gill, pour illustrer le climat tendu.

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