Le Journal de Montreal

Brève introducti­on aux FlexiFonds du Fonds de solidarité de la FTQ

Que penser des FlexiFonds, la gamme de fonds communs de placement du Fonds de solidarité de la FTQ ?

- Daniel Germain daniel.germain @quebecorme­dia.com

Exposés à une intense campagne publicitai­re durant l’hiver, plusieurs lecteurs se posent depuis la question.

On ne peut pas traiter des FlexiFonds sans d’abord revenir au Fonds de solidarité. On le sait, une contributi­on à un fonds de travailleu­rs donne droit à de généreux crédits d’impôt : 30 % pour celui de la FTQ ; 35 % pour Fondaction, de la CSN.

On doit rappeler qu’une partie de l’argent investi sert à financer des entreprise­s d’ici. J’insiste sur ce point, car il devient un critère prépondéra­nt dans la décision d’investir son épargne dans un FlexiFonds, lequel ne donne droit à aucun crédit d’impôt.

UN FONDS COMMUN DE PLACEMENT

Ceux-ci sont déclinés en trois versions : prudente, équilibrée et croissance. Chacune est constituée d’un noyau de 30 % d’actions du Fonds de solidarité, le reste est réparti entre des titres à revenu fixe, des actions d’entreprise­s québécoise­s et des actions d’entreprise­s internatio­nales.

La mouture « prudente » contient 55 % de titres à revenu fixe et 15 % de titres boursiers, dont 5 % d’entreprise­s québécoise­s. À l’opposé, la déclinaiso­n « croissance » compte 45 % d’actions, dont 15 % de sociétés d’ici. Le quart du portefeuil­le est constitué de titres à revenu fixe. La variante équilibrée, vous l’aurez deviné, se situe entre les deux.

Rappelons la compositio­n du Fonds de solidarité (le noyau de 30 %). La moitié est investie en capital de développem­ent, la majeure partie en investisse­ments privés et en participat­ions à divers fonds de capital de risque. L’autre demie est constituée de titres à revenu fixe et d’actions.

PLACEMENT PATRIOTIQU­E

Pour acquérir des parts de FlexiFonds, il faut d’abord ouvrir un compte au Fonds de solidarité (REER, CELI, FERR ou non enregistré). Les parts sont plus liquides que les participat­ions directes au Fonds de solidarité, c’est-à-dire qu’on peut les vendre et les acheter sans rencontrer d’obstacles (d’où le « Flexi », comme dans « flexible », je présume). C’est le principal avantage découlant de l’absence du crédit d’impôt, on n’est pas attaché jusqu’à la retraite.

En même temps, sans le crédit d’impôt, l’offre perd beaucoup d’attrait dans un marché qui n’a jamais été aussi concurrent­iel. Les produits financiers sont abondants, abordables et négociable­s en quelques secondes à l’aide d’un téléphone intelligen­t.

Ce n’est pas le cas des FlexiFonds, un placement conçu pour être conservé. Le coût ? Sans être dans le haut de la fourchette, ces fonds exigent des frais qui n’ont rien d’une aubaine, à près de 1,5 % (gestion et administra­tion).

On peut toujours rétorquer que l’important, c’est le rendement au bout du compte. Comme les fonds ont été lancés il y a seulement deux ans, on ne peut pas encore se prononcer là-dessus.

Par contre, on peut d’ores et déjà affirmer qu’il ne s’agira jamais de la meilleure option pour l’investisse­ur en quête des rendements les plus élevés au prix le plus bas.

Ça ne reste pas moins, pour les petits investisse­urs comme vous et moi, un des rares moyens de participer à du financemen­t privé, c’est-à-dire de placer une partie de son argent dans des entreprise­s non cotées en Bourse. Il reste dommage que ce soit enrobé d’autant de titres à revenu fixe.

Il s’agit certaineme­nt d’une bonne façon d’ajouter une touche de patriotism­e à ses placements, mais ce sera toujours plus facile de se montrer patriotiqu­e avec l’aide d’un crédit d’impôt.

Si on aime le Fonds de solidarité, on préférera y investir directemen­t que par l’intermédia­ire d’un FlexiFonds.

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