Ils veulent aider l’État québécois à effectuer le virage numérique
Des entrepreneurs créent un OBNL pour mieux se faire entendre du gouvernement
Le manque de leadership du gouvernement du Québec pour mobiliser l’écosystème spécialisé en transformation numérique force des entrepreneurs à se regrouper pour se faire entendre.
« Il faut travailler avec Québec et pas en silos », affirme Francis Nadeau d’HydraLab, une PME spécialisée en solutions de chaîne de blocs (blockchain).
Ce dernier vient de mettre sur pied le « Cercle-i » avec Luc Poulin, un expert en sécurité informatique reconnu sur la scène internationale.
Il s’agit d’un organisme à but non lucratif qui réunira de multiples partenaires de différents secteurs d’activité qui ont à coeur la transformation numérique gouvernementale.
Du milieu universitaire à celui des assurances et des banques, en passant par la sécurité informatique : les membres du Cercle-i souhaitent aider Québec à réussir cette transformation.
L’ensemble des partenaires sera dévoilé prochainement.
COMPLEXE
« Ce n’est pas un site internet simple, cette transformation. Ce sont des projets qui auront de grandes répercussions sur le plan social », plaide Francis Nadeau. « Ça prend une gouvernance collaborative. Tous les acteurs doivent avoir leur mot à dire. »
Selon le jeune entrepreneur, le principal défi du gouvernement est de gagner la confiance des citoyens.
« Le citoyen doit pouvoir consentir facilement à l’utilisation de ses données, que ce soit pour la vente ou la recherche. L’État doit également pouvoir certifier de façon sécuritaire la provenance et l’intégrité des données des citoyens », explique M. Nadeau.
Pour ce faire, croit-il, tous les acteurs doivent être intégrés aux multiples projets du gouvernement.
« On fait ça pour les bonnes raisons », assure-t-il, soutenant que le gouvernement doit rester le maître d’oeuvre du projet.
MANQUE DE LEADERSHIP
Si le Cercle-i est né, c’est malheureusement parce qu’il avait un vide à combler, dit-il.
En arrivant au pouvoir, l’un des premiers gestes de la Coalition avenir Québec a été de créer le Centre québécois d’excellence numérique (CQEN), une entité consacrée exclusivement à la transformation numérique gouvernementale.
Sa première mission, menée par le ministre Éric Caire, était d’ailleurs de « mutualiser les idées innovantes par le partage et la collaboration dans l’écosystème numérique. »
Or, les principaux acteurs de cet écosystème attendent toujours l’appel.
« Il y a un manque d’orchestration », admet Francis Nadeau, questionné par
Le Journal à ce sujet.
« Ça prend une meilleure collaboration pour mettre en place ces nouvelles technologies, avec les bons joueurs autour de la table », dit-il.
MANQUE D’EXPERTISE
Entre-temps, Québec a déjà entamé le plus gros chantier de son histoire avec l’identité numérique des citoyens.
Des milliards y sont rattachés et plusieurs sources espèrent que Québec évitera un nouveau bordel informatique.
C’est sans compter qu’il y a un manque criant d’expertise au sein de la machine gouvernementale, même chez les cadres, affirment des sources et confirme l’étude des crédits budgétaires.