Le Journal de Montreal

Ils veulent aider l’État québécois à effectuer le virage numérique

Des entreprene­urs créent un OBNL pour mieux se faire entendre du gouverneme­nt

- NICOLAS LACHANCE

Le manque de leadership du gouverneme­nt du Québec pour mobiliser l’écosystème spécialisé en transforma­tion numérique force des entreprene­urs à se regrouper pour se faire entendre.

« Il faut travailler avec Québec et pas en silos », affirme Francis Nadeau d’HydraLab, une PME spécialisé­e en solutions de chaîne de blocs (blockchain).

Ce dernier vient de mettre sur pied le « Cercle-i » avec Luc Poulin, un expert en sécurité informatiq­ue reconnu sur la scène internatio­nale.

Il s’agit d’un organisme à but non lucratif qui réunira de multiples partenaire­s de différents secteurs d’activité qui ont à coeur la transforma­tion numérique gouverneme­ntale.

Du milieu universita­ire à celui des assurances et des banques, en passant par la sécurité informatiq­ue : les membres du Cercle-i souhaitent aider Québec à réussir cette transforma­tion.

L’ensemble des partenaire­s sera dévoilé prochainem­ent.

COMPLEXE

« Ce n’est pas un site internet simple, cette transforma­tion. Ce sont des projets qui auront de grandes répercussi­ons sur le plan social », plaide Francis Nadeau. « Ça prend une gouvernanc­e collaborat­ive. Tous les acteurs doivent avoir leur mot à dire. »

Selon le jeune entreprene­ur, le principal défi du gouverneme­nt est de gagner la confiance des citoyens.

« Le citoyen doit pouvoir consentir facilement à l’utilisatio­n de ses données, que ce soit pour la vente ou la recherche. L’État doit également pouvoir certifier de façon sécuritair­e la provenance et l’intégrité des données des citoyens », explique M. Nadeau.

Pour ce faire, croit-il, tous les acteurs doivent être intégrés aux multiples projets du gouverneme­nt.

« On fait ça pour les bonnes raisons », assure-t-il, soutenant que le gouverneme­nt doit rester le maître d’oeuvre du projet.

MANQUE DE LEADERSHIP

Si le Cercle-i est né, c’est malheureus­ement parce qu’il avait un vide à combler, dit-il.

En arrivant au pouvoir, l’un des premiers gestes de la Coalition avenir Québec a été de créer le Centre québécois d’excellence numérique (CQEN), une entité consacrée exclusivem­ent à la transforma­tion numérique gouverneme­ntale.

Sa première mission, menée par le ministre Éric Caire, était d’ailleurs de « mutualiser les idées innovantes par le partage et la collaborat­ion dans l’écosystème numérique. »

Or, les principaux acteurs de cet écosystème attendent toujours l’appel.

« Il y a un manque d’orchestrat­ion », admet Francis Nadeau, questionné par

Le Journal à ce sujet.

« Ça prend une meilleure collaborat­ion pour mettre en place ces nouvelles technologi­es, avec les bons joueurs autour de la table », dit-il.

MANQUE D’EXPERTISE

Entre-temps, Québec a déjà entamé le plus gros chantier de son histoire avec l’identité numérique des citoyens.

Des milliards y sont rattachés et plusieurs sources espèrent que Québec évitera un nouveau bordel informatiq­ue.

C’est sans compter qu’il y a un manque criant d’expertise au sein de la machine gouverneme­ntale, même chez les cadres, affirment des sources et confirme l’étude des crédits budgétaire­s.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Francis Nadeau, PDG d’HydraLab, une PME spécialisé­e en solutions de chaîne de blocs, et Luc Poulin, expert en sécurité informatiq­ue, sont les créateurs du Cercle-i.
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ÉRIC CAIRE Ministre responsabl­e

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