La SQ aura les plaisanciers à l’oeil
On redouble d’efforts pour diminuer les noyades et éviter un bilan aussi meurtrier que l’an dernier sur l’eau
La Sûreté du Québec lance une offensive sur les plans d’eau pour inciter les plaisanciers à faire preuve de vigilance à l’aube de l’été et au moment où le nombre de noyades laisse déjà craindre un bilan aussi lourd que l’an dernier.
« Je comprends qu’en vacances, on décroche. Mais il faut quand même laisser allumé son interrupteur de la sécurité et adopter des comportements prudents », prévient le sergent Nicolas Voyer, du service de la sécurité routière et récréotouristique à la Sûreté du Québec (SQ).
L’année 2020 a été des plus meurtrières, car on compte 95 noyades, selon un bilan non officiel. Parmi ces drames, 85 % sont survenus sur un plan d’eau naturel.
« On a réagi immédiatement à l’augmentation de l’achalandage, aux incidents nautiques mortels et aux noyades. On a doublé notre présence [sur l’eau] », dit M. Voyer.
UNE PATROUILLE PLUS PRÉSENTE
Les 200 patrouilleurs nautiques de la SQ ont d’ailleurs remis trois fois plus de constats d’infraction en 2020 comparativement à l’année précédente.
Sur les quelque 500 000 plans d’eau navigables, ils en surveillent 511 partout dans la province. Et à l’aube de la saison estivale, le corps policier promet d’être tout aussi présent.
Néanmoins, on compte déjà 20 noyades en 2021, soit une de moins qu’à pareille date l’an dernier. Une situation préoccupante aux yeux de Raynald Hawkins, directeur de la Société de sauvetage du Québec, qui anticipe un autre sombre bilan.
Le Journal a accompagné la SQ hier lors d’une patrouille sur le fleuve
Saint-Laurent.
Bruno St-Onge et son frère Normand pêchent depuis 50 ans, mais c’est la première fois qu’ils se faisaient intercepter par des patrouilleurs nautiques.
« Il nous manque une lampe de poche, mais sinon on était conformes. C’est un petit oubli, car chaque printemps, on vérifie notre équipement », explique Normand St-Onge.
OFFENSIVE CONTRE L’ALCOOL
Avant que les pêcheurs retournent taquiner le poisson près des Îles-de-Boucherville, les agents se sont assurés qu’ils n’avaient pas consommé d’alcool.
C’est que la consommation d’alcool était un facteur présent dans environ 40 % des noyades l’an dernier.
« La limite de 0,08 est une infraction, mais avoir les facultés affaiblies en est aussi une qui peut mener à des conséquences judiciaires. Et on sait que le soleil, la chaleur et les vagues peuvent affaiblir les facultés plus rapidement », explique le sergent Voyer.
Les agents ont ensuite accosté un couple en planche à pagaie.
« Il y a 9 ans, on était les seuls. L’engouement pour le paddle
board a explosé cette année. Certains sont débutants, ne font pas attention aux vagues et ne portent pas leur veste de sauvetage. Elle est accrochée en avant sur leur planche », déplore Claudine Dumont.
Environ 85 % des noyades en 2020 auraient pu être évitées grâce au port d’un vêtement de flottaison individuel, insiste à son tour Raynald Hawkins.