Le Journal de Montreal

20 000 $ à payer pour avoir profité de son mari québécois naïf

- MICHAËL NGUYEN

Une femme originaire du Cameroun qui a profité de la naïveté d’un Québécois pour l’épouser et immigrer au Canada a non seulement vu son mariage invalidé, mais elle devra, en plus, lui verser plus de 20 000 $ en dommages-intérêts.

« Le tribunal conclut que Madame a utilisé Monsieur pour faciliter son immigratio­n au Québec, qu’elle ne l’a jamais aimé ni eu véritablem­ent l’intention de former un couple avec lui, et qu’elle a profité de sa vulnérabil­ité », a tranché le juge Jean Sébastien Vaillancou­rt en donnant gain de cause à l’homme, cette semaine au palais de justice de Longueuil.

Monsieur, un résident de Beloeil âgé de 38 ans, que l’on ne peut nommer sur ordre du tribunal, croyait avoir trouvé l’amour quand il a rencontré sa future épouse sur internet, en 2015.

PORTEFEUIL­LE PONCTIONNÉ

La femme, qui habitait au Cameroun, avait toutefois une soeur au Québec et grâce à elle, entre autres, elle a réussi à convaincre l’homme qu’elle venait d’une « bonne famille » et qu’ils devaient se marier. Quelques mois plus tard, Monsieur traversait l’Atlantique pour épouser Madame.

« Monsieur, bien qu’il ait pu s’inquiéter que Madame puisse être mal intentionn­ée, est somme toute candide et une fois rassuré par la soeur, il ne pouvait envisager que les intentions de Madame soient malveillan­tes », a noté le magistrat.

Sauf qu’une fois mariée, Madame a pressé son nouvel époux de la parrainer, elle et son fils, afin d’immigrer au Canada. Et en attendant, elle a exigé de l’argent, mensuellem­ent, pour son loyer et un téléphone, entre autres.

« Au fil du temps, il lui transférer­a des montants totalisant 10 585 $ », explique le juge.

ARRIVÉE HOULEUSE

Et deux ans plus tard, à son arrivée au pays, la situation a encore empiré.

« À son arrivée chez Monsieur, Madame est déçue du mobilier, lit-on dans le jugement. Elle insistera pour que le “divan de merde” soit remplacé d’ici la fin du mois. Par la suite, elle insistera pour qu’il lui achète un nouveau téléphone cellulaire et lui fournisse le câble et un abonnement à l’internet illimité. »

Parallèlem­ent, la femme s’était trouvé un emploi et était peu à la maison, si bien que c’était Monsieur qui s’occupait du fils. Quand elle sortait le soir, c’était pour « faciliter son intégratio­n au Québec », lui disait-elle.

« Pendant ce temps, Madame conserve son salaire, expliquant à Monsieur qu’il ne doit servir qu’à les gâter, elle et son fils, ou à aider ses proches au Cameroun », a poursuivi le juge.

Ainsi, en raison des « pressions et manigances » de Madame et de sa soeur, le juge a annulé le mariage et ordonné à la femme de payer à Monsieur les montants que ce dernier lui avait versés au fil du temps.

Par contre, le contrat de parrainage n’a pas été annulé, le juge l’ayant considéré comme valide.

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