ATTENTE TERMINÉE
Tristan Lemire entame sa carrière en vélo de montagne en Autriche
Après une attente de deux ans que la pandémie a certainement accentuée en la rendant interminable, c’est aujourd’hui que Tristan Lemire dévalera sa première pente en Coupe du monde de descente de vélo de montagne sur sa monture Commencal. Un rêve devenu réalité.
Depuis des mois, on évoque la résilience des jeunes et des athlètes. Le Québécois de 17 ans a prouvé sa patience. De plus, il a traversé des épreuves et relevé bon nombre de défis, à commencer par une vilaine fracture de la clavicule. Il a aussi trouvé un moyen de s’entraîner en vue de cette saison internationale. Pas évident de trouver des terrains ressemblant un tantinet aux tracés déments des montagnes de l’Europe.
Mais il s’est débrouillé (lire autre texte) afin d’éviter un net retard sur la crème de l’élite mondiale, à laquelle il appartient.
Lemire est une étoile montante du cyclisme canadien destinée aux podiums de l’Union cycliste internationale (UCI) dans un avenir pas si lointain. Ce n’est pas d’y mettre une pression indue. C’est plutôt l’avis des patrons de l’équipe française Commencal Muc-Off by Riding Addiction, une écurie chevronnée européenne.
Les frères Ruffin l’ont recruté pour ses prouesses, ses exploits et son talent indéniable de magicien sur deux grosses roues. Ils fondent de grands espoirs de le voir progresser et voient en lui la possibilité de rouler dans les traces des meilleurs de la discipline folle qu’est la descente.
LE GRAND SAUT
Tout d’abord, le jeune Lemire présente une feuille de route étoffée. Elle compte des titres au championnat canadien, à la prestigieuse course Crankworx, à Whistler, en 2019, en plus de la course nationale ProGRT de Mountain Creek, aux ÉtatsUnis. À ces podiums huppés, il faut ajouter une panoplie de médailles à des épreuves d’envergure.
Parmi l’équipe de pointe Commencal Muc-Off, comptant notamment les champions de la discipline Amaury Pierron et Myriam Nicole, il saute sur les pédales du double champion junior, Thibaut Dapréla.
« J’ai tellement hâte à ce premier coup de pédale au départ. Je l’attends depuis des années. Ça fait si longtemps », a lâché Lemire dans une récente entrevue avec
Il se trouvait alors à l’entraînement à SaintÉtienne-de-Cuines, en Savoie, en France.
« Je l’attends encore davantage, car l’an passé, la pandémie avait annulé notre saison de vélo. Dans une récente course préparatoire, j’ai retrouvé l’atmosphère et l’adrénaline de course. C’était agréable. »
« J’ai constaté où j’en suis parmi les autres coureurs juniors. J’avais pris le deuxième rang même si la performance n’était pas celle espérée. Elle m’a permis de souligner les lacunes à travailler avant le début de la saison. »
CONDITIONS EXTRÊMES
Ce grand lancement est prévu aujourd’hui du côté de Leogang, dans les montagnes au sud de Salzbourg, en Autriche, sur une piste hasardeuse.
Dans les épreuves de qualifications chez les juniors, Lemire a terminé au 11e rang, malgré une chute dans un véritable festival de la boue. Selon son paternel, Louis-Robert, les conditions sont exécrables. Même les plus grands coureurs ont piqué des fouilles.
En soirée hier, la météo semblait vouloir s’améliorer en prévision de la course.
Comme les du top 25 accèdent à la finale, fiston a poinçonné son billet dès sa première occasion.
Une autre preuve qu’il appartient à l’élite, car la férocité de la compétition internationale chez les juniors âgés de 17-18 ans est hallucinante.
S’il reste concentré et parvient à gruger d’importantes secondes en réussissant à rester sur son vélo, Lemire peut lorgner le podium.
Et même s’il n’y arrive pas, il aura réalisé le premier de ses rêves : descendre une piste de la Coupe du monde de l’UCI sur l’un des meilleurs vélos du plateau. Celui de la médaille attendra un peu.
Il gravite maintenant autour de ceux qu’il idolâtrait sur ses affiches dans sa chambre.