Qui déménagera à Seattle ?
...même la maison de Danault est à vendre
Marc Bergevin aime prendre des risques. C’est dans sa nature, comme on se plait à le répéter, et, dans son rôle de directeur général, il a la réputation de préparer un coup fumant au moment où on s’y attend le moins.
Qu’il ait décidé de ne pas protéger les deux joueurs sur qui repose son modèle d’affaires — Carey Price et Shea Weber — c’est qu’il se base sur des informations médicales et que le dossier Price s’explique de plus en plus avec la nouvelle de fin de soirée alors que l’on apprend que le gardien rencontrera un médecin cette semaine. Il ressent des douleurs à un genou et on saura si une intervention chirurgicale sera nécessaire.
Devant les derniers événements, il n’y a jamais de certitude dans le monde du sport mais il est fort à parier que Weber et Price n’offrent rien de bien rassurant pour Ron Francis et le Kraken. Et pourquoi s’inquièterait-il ? D’autant plus que dans un environnement où le plafond salarial dicte la ligne de conduite pour obtenir des résultats intéressants, Carey Price représenterait environ 14 % de la masse salariale du Kraken de Seattle. Pourquoi Ron Francis, le décideur de la 32e concession de la Ligue nationale, tenterait-il alors d’obtenir les services de Chris Driedger, jeune gardien de l’organisation des Panthers de la Floride s’il avait un intérêt pour le gardien du Canadien ?
Parce qu’il va coûter 6 ou 7 M$ de moins que Price…
UN CHÈQUE DE 11 M$
Cependant, se pourrait-il que le contrat du vétéran gardien cause des soucis aux actionnaires du Canadien, surtout après deux saisons où les revenus ont affecté les projections économiques ? Un chèque de 11 M$ devra être versé dans quelques semaines. Assurément, Price serait un incroyable porte-étendard pour la concession de Seattle.
Mais, encore faut-il que les propriétaires du Kraken acceptent un tel investissement et que Francis accueille à Seattle un gardien qui a quelque peu perdu de son lustre au cours des dernières années.
Marc Bergevin est aux aguets et il multiplie les appels. Quelles sont les priorités ? Phillip Danault ? Pas pour l’instant.
Jonathan Drouin ? Il faudra éventuellement aller de l’avant et il serait étonnant qu’il endosse à nouveau l’uniforme tricolore.
Et, dans le cas de Shea Weber, Ron Francis aura l’opportunité de sélectionner des défenseurs de bon calibre capable de donner à la nouvelle concession la possibilité de compétitionner à un niveau intéressant.
Que réservent maintenant les prochaines semaines ?
Marc Bergevin sera un directeur général possédant un pouvoir encore insoupçonné il y a à peine une semaine. Savait-on que le verdict médical au sujet de Weber compromettant sa participation à la saison 2021-22 changerait totalement la donne ?
DES MILLIONS EN PLUS
Si tout se déroule comme prévu, il ajoutera près de huit millions à son budget destiné aux acquisitions.
Il pourra gonfler cette somme de quelques millions, s’il rachète le contrat de Paul Byron ou encore celui de Jonathan Drouin ? Après la séance de l’expansion, il saura mieux comment appliquer son plan d’attaque.
Entre-temps, il va faire du lèche-vitrine et jamais depuis de nombreuses années, a-t-on vu un marché aussi attrayant.
La plafond salarial étant au beau fixe depuis deux saisons — et rien ne laisse croire qu’il connaîtra finalement un certain assouplissement dans un avenir rapproché —, des équipes doivent liquider des joueurs parfois des patineurs qui, il y a à peine quelques saisons, exerçaient un impact majeur au sein de leur organisation.
Qu’il suffise de consulter la liste de chacune des équipes pour réaliser à quel point les directeurs généraux recherchent des solutions pour amenuiser leur liste de paie et surtout pour s’offrir plus d’espace de manoeuvre à l’approche du marché des joueurs autonomes sans compensation.
Bergevin se retrouvera dans une position idéale.
Au sujet de la liste de protection, le nom de Joel Armia, joueur autonome sans compensation, soulève des interrogations alors que celui de Phillip Danault n’y apparaît pas.
Une décision surprenante, sauf que dans le cas de Danault, le décideur du Canadien, veut savoir ce que le marché lui proposera.
Il a pris des informations et c’est sans doute la raison pour laquelle son instinct de « parieur » lui suggère de ne prendre aucun engagement pour le moment.
En d’autres mots, le marché est-il prêt à combler les exigences salariales du joueur de centre ?
La réponse appartient maintenant à Phillip Danault.