Un mouvement qui a un impact important
SOS violence conjugale espère que plusieurs femmes se reconnaîtront dans le témoignage d’Isabelle Huot, ainsi que dans celui de Laurence Jalbert avant elle, comme la pandémie a donné lieu à une vague de féminicides.
« Que ce soit des femmes fortes qui ont des carrières, comme Laurence Jalbert et Isabelle Huot, ça brise certains stéréotypes par rapport à la violence conjugale voulant que ça n’arrive qu’à des femmes naïves », explique la porte-parole de l’organisme, Claudine Thibaudeau.
Dans les prochains jours, Mme Thibaudeau s’attend à une hausse du nombre d’appels sur la ligne d’écoute de SOS violence conjugale, comme en avril dernier, lorsque la chanteuse Laurence Jalbert avait raconté avoir été sous le joug d’un conjoint abusif pendant de nombreuses années.
« Au lendemain de son passage à Tout le monde en parle , ça a été la journée où on a reçu le plus d’appels en plus de 30 ans d’existence », poursuit Claudine Thibaudeau.
PANDÉMIE DE VIOLENCE
Il faut dire que la violence conjugale a pris des proportions hors-norme dans le contexte actuel, où plusieurs femmes se sont retrouvées confinées avec un homme violent.
Avec 13 femmes décédées depuis janvier, le Québec a déjà dépassé le nombre de féminicides recensés habituellement en une année complète.
Et, malgré la fin imminente de la pandémie, les pronostics de SOS violence conjugale ne sont guère rassurants.
« Beaucoup de femmes ont attendu la fin de la pandémie pour rompre et on sait que la rupture est le moment où arrivent le plus souvent les féminicides », appréhende la porte-parole de l’organisme.
Pour inverser la tendance, Claudine Thibaudeau insiste sur l’importance de changer les mentalités.
« En ce moment, il y a encore beaucoup de banalisation. Quand un conjoint envoie un texto menaçant, on a le réflexe de dire que ce n’est pas violent alors que ce l’est », ajoute-t-elle.