Le Journal de Montreal

Gallant l’a décrit comme un vrai pro

- ÉRIC THIBAULT

Gérald Gallant a dit de Réjean-Claude Juneau qu’il était un vrai « pro » en relatant le meurtre qu’ils ont commis ensemble en plein trafic à Sainte-Foy, en 1984.

« J’ai pas eu besoin de lui dire quoi faire. C’était un type d’expérience. Un pro. Il me l’a prouvé », a relaté le tueur à gages au sujet de Juneau, le 6 novembre 2006, dans l’une de ses déclaratio­ns aux policiers obtenues par notre Bureau d’enquête.

L’après-midi du 17 février 1984, Marcel Lefrançois est devenu la victime du quatrième des 28 meurtres que Gallant a confessés en devenant délateur.

Lefrançois, un propriétai­re de salons de massage que Gallant a connu en prison, lui avait passé un contrat de meurtre en 1982. Gallant a rempli sa part du marché et devait toucher 15 000 $ en échange.

Mais deux ans plus tard, Lefrançois lui devait toujours 12 000 $ et Gallant craignait que l’homme d’affaires le fasse tuer pour effacer sa dette.

« EXCELLENT CONDUCTEUR »

Gallant a donc réglé le problème de façon radicale. Il a demandé à son patron de l’époque, Raymond Desfossés, alors un membre influent du Gang de l’ouest, de lui prêter un de ses hommes pour l’aider.

Juneau lui a été désigné comme chauffeur. Et c’était « un excellent conducteur », a précisé Gallant en parlant de son complice qui allait corroborer sa version en devenant lui aussi délateur.

Quand Lefrançois a quitté son commerce, Juneau et Gallant l’ont suivi à bord d’un véhicule volé. Le tireur, muni d’une arme longue de calibre .12, prenait place sur la banquette arrière et avait baissé sa vitre.

PAR LA FENÊTRE

Lorsque la victime a ralenti sur le boulevard Hochelaga, « Réjean s’est placé juste à côté pour que ma vitre donne sur celle de Lefrançois », a raconté Gallant, en précisant qu’il se trouvait à moins d’un mètre de la victime lorsqu’il a fait feu et l’a atteinte en plein front.

Le duo a ensuite abandonné le véhicule volé et l’arme dans le stationnem­ent de l’Auberge des Gouverneur­s, à Sainte-Foy, où ils avaient laissé leurs voitures respective­s en planifiant le coup.

Newspapers in French

Newspapers from Canada