Le Journal de Montreal

Un délateur touchera 26 000 $ par an en résidence pour aînés

L’ex-complice du tueur à gages Gérald Gallant a été libéré à l’âge de 78 ans

- ÉRIC THIBAULT

Âgé de 78 ans, un ex-complice du tueur à gages Gérald Gallant commencera finalement à empocher son salaire de délateur tout en vivant incognito dans une résidence pour personnes âgées.

Réjean-Claude Juneau a obtenu sa libération conditionn­elle totale le mois dernier, après avoir passé l’essentiel des 20 dernières années derrière les barreaux, a appris notre Bureau d’enquête.

Le témoin repenti, qui avait accepté d’attendre de recouvrer sa liberté avant d’être payé, aura donc droit au modeste salaire annuel de 26 000 $ que l’État lui avait promis quand il a accepté de collaborer avec la justice en novembre 2009.

L’ex-garagiste de Sainte-Madeleine purgeait des peines pour un meurtre au deuxième degré qu’il a commis avec Gérald Gallant en 1984 dans la région de Québec (voir texte ci-contre), ainsi qu’une quarantain­e de vols à main armée dans des banques et des commerces.

Durant son incarcérat­ion, l’État lui a tout de même octroyé 50 $ par mois pour ses achats à la cantine du pénitencie­r où il était enfermé.

NOUVELLE IDENTITÉ

L’État s’était aussi engagé à assurer « les frais d’une réinstalla­tion sécuritair­e » à Juneau au moment de recouvrer sa liberté, ce qui signifie que le délateur a réintégré la société sous une nouvelle identité, selon l’entente signée par les parties.

Le septuagéna­ire a fait « un cheminemen­t considérab­le » depuis qu’il a consenti à collaborer avec la justice, a souligné la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CLCC) dans sa décision du 25 juin dernier.

Juneau, qui commettait ses délits pour pouvoir financer sa consommati­on abusive de cocaïne, est maintenant abstinent.

Il sait également qu’il a intérêt à se tenir loin du monde criminel, car sa vie en dépend.

RÉSIDENCE POUR AÎNÉS

L’hiver dernier, la CLCC a testé les progrès de Juneau en lui permettant de quitter le pénitencie­r pour aller séjourner dans une résidence pour personnes âgées dont l’emplacemen­t est gardé secret pour des questions de sécurité.

Juneau devait y respecter plusieurs conditions, comme se soumettre à des tests d’urine pour le dépistage de toute trace de drogue et observer un couvre-feu.

L’expérience a été « positive » et aucun manquement disciplina­ire n’a été relevé.

« Votre âge, votre état de santé et votre saturation de la vie criminelle semblent constituer en soi des facteurs qui ont contribué à diminuer le risque que vous pourriez représente­r pour la société », lui a écrit la CLCC en lui accordant sa libération complète.

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 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ?? 1. Le reportage publié dans Le Journal de Québec du 18 février 1984 mentionnai­t que la victime du meurtre, Marcel Lefrançois, avait déjà fait de la prison pour son rôle dans un assassinat remontant à 1961.
2. Une photo de Réjean-Claude Juneau prise par les policiers au cours des années 1990. 3. Gérald Gallant était un grand amateur de vélo avant son arrestatio­n en 2006.
PHOTOS D’ARCHIVES 1. Le reportage publié dans Le Journal de Québec du 18 février 1984 mentionnai­t que la victime du meurtre, Marcel Lefrançois, avait déjà fait de la prison pour son rôle dans un assassinat remontant à 1961. 2. Une photo de Réjean-Claude Juneau prise par les policiers au cours des années 1990. 3. Gérald Gallant était un grand amateur de vélo avant son arrestatio­n en 2006.
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