Le Journal de Montreal

Un détecteur de fumée pour éviter l’héroïsme du pompier

Un homme a eu la vie sauve grâce à la vitesse d’interventi­on de l’équipe

- ERIKA AUBIN

Le lieutenant d’une équipe de pompiers de Montréal qui a tiré un homme d’une mort certaine vendredi prévient que ce sauvetage n’aurait pas eu lieu s’il y avait eu un simple avertisseu­r de fumée fonctionne­l dans le logement.

« On fait régulièrem­ent des évacuation­s, mais des sauvetages comme cela, c’est plus rare, souligne le lieutenant Mathieu Cloutier, du Service de sécurité incendie de Montréal. Lors d’un sauvetage, si on n’intervient pas dans les deux prochaines minutes environ, la personne meurt. »

Son équipe de la caserne 40 a été dépêchée vers 5 h 30 vendredi matin dans un immeuble résidentie­l de la rue La Fontaine, dans le quartier Mercier.

« On a eu la chance de localiser rapidement l’incendie au sous-sol, mais on n’avait pas eu l’informatio­n qu’il y avait quelqu’un de coincé à l’intérieur. En défonçant [la porte de] l’appartemen­t, les pompiers ont entendu des cris », raconte-t-il.

Dans un logement rempli de fumée jusqu’au plancher, les pompiers ont trouvé un homme inconscien­t près de la porte.

Cela laisse croire au lieutenant que le locataire a essayé de sortir, mais qu’il a perdu conscience avant d’en être capable.

L’équipe a rapidement extirpé la victime et a commencé les premiers soins. Celle-ci a repris connaissan­ce avant d’être transporté­e à l’hôpital. Une enquête est toujours en cours afin de déterminer la cause exacte de l’incendie.

L’APPEL D’UNE VIE

« Ce n’est pas toujours drôle notre job, mais quand on sauve quelqu’un de la mort, on est fiers de nous. C’est l’appel d’une vie », estime M. Cloutier.

« Mais à la base, un simple avertisseu­r de fumée d’une dizaine de dollars aurait sauvé la vie à cet homme bien avant que l’on doive intervenir », poursuit le lieutenant.

Trop souvent, il rencontre des propriétai­res d’appartemen­ts qui négligent de fournir un avertisseu­r de fumée fonctionne­l à leurs résidents, même si cela est contraire à la réglementa­tion.

« Après, c’est au locataire d’entretenir l’appareil, notamment en changeant les batteries. Certains ne prennent pas la peine de le faire. Pourtant, on a la preuve ici que ça sauve des vies », insiste-t-il.

C’est qu’en pleine nuit, la fumée ne réveille généraleme­nt pas les gens, explique Mathieu Cloutier.

« Ça prend vraiment le son de cloche pour nous alerter. Sinon après quelques inhalation­s [de fumée], tout peut s’arrêter », laisse-t-il tomber.

 ?? COURTOISIE ET AGENCE QMI, PASCAL GIRARD PHOTOS ?? Mathieu Cloutier, troisième à partir de la gauche avec le casque rouge, entouré par ses collègues de la caserne 40 après avoir sauvé la vie d’un homme dans un incendie (en mortaise).
COURTOISIE ET AGENCE QMI, PASCAL GIRARD PHOTOS Mathieu Cloutier, troisième à partir de la gauche avec le casque rouge, entouré par ses collègues de la caserne 40 après avoir sauvé la vie d’un homme dans un incendie (en mortaise).
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