Dans les souliers de mon jeune voisin
C’est un jeune homme âgé de 23 ans. Il ne se définit ni comme antivax ni comme « adepte de théories du complot ». Mais jusqu’à tout récemment, il était resté très discret sur les raisons de sa « distanciation physique » avec le vaccin contre la COVID. Je vais l’appeler Jack afin protéger son identité.
Jack poursuit brillamment ses études de lettres et sciences humaines à l’université. Cultivé et très articulé, il fait preuve d’une maturité en décalage avec son jeune âge. Il vole quasiment de ses propres ailes grâce aux petits boulots qu’il accomplit ici et là, comme tondre le gazon une ou deux fois par mois chez nous.
Il respecte les mesures d’hygiène et la distanciation physique. Il ne s’inscrit pas dans le bon vieux sentiment d’invincibilité observé chez la plupart des jeunes de son âge…
Jack est bien au fait que la COVID-19 n’est pas une maladie de « vieux ». Elle affecte tout le monde. Mais il hésite à se faire vacciner. Tout comme ses deux parents d’ailleurs... Et chaque fois que j’aborde cette question avec lui, il change de sujet.
« COBAYE »
Il est au courant pour ma récente double vaccination contre la COVID. Et depuis, il prend plus souvent des nouvelles de mon état de santé, contrairement aux années prépandémies.
Il me fait sourire avec ses subtiles questions réitérées au sujet des effets secondaires de la vaccination contre la COVID sur moi. À part la petite douleur sur l’épaule au point d’injection, je n’ai rien eu. Je lis dans son regard furtif et pudique qu’il ne me croit pas vraiment et qu’il me considère littéralement comme un cobaye de l’industrie pharmaceutique.
Alors, je le confronte à mon tour afin de savoir spécifiquement les raisons qui l’empêchent d’aller se faire vacciner. Après une longue hésitation, il me réplique candidement que personnellement, il n’est pas fermé à cette idée. Bon départ…
Jack est bien au fait que la COVID n’est pas une maladie de « vieux »
LES RAISINS DE LA MÉFIANCE
Selon son évaluation, reposant sur des centaines d’heures de lectures sur internet, la vitesse à laquelle le vaccin a été développé est une source de préoccupations et de méfiance. Il pointe au passage la prédominance des intérêts économiques de l’industrie pharmaceutique…
Il dit par ailleurs que le fait de mettre tant de pression sur les jeunes de sa catégorie d’âge ne l’inspire guère ; notamment avec toutes les incohérences des messages entourant les ajustements de divers vaccins au gré du temps… « Il y a des affaires qui ne sont pas encore au point dans ces patentes-là », ajoute-t-il.
Aussi, compte tenu du fait que la COVID ne conduit pas nécessairement les jeunes de son âge au cimetière, il dit ne pas vouloir jouer à la loterie avec sa propre santé avec le vaccin anti-COVID au risque de rejoindre la courte liste de celles et ceux qui ont développé une myocardite (inflammation du muscle cardiaque) après avoir été vaccinés.
Jack n’est pas un cas désespéré. Conséquemment, les campagnes de communication des autorités publiques doivent s’affiner pour répondre aux inquiétudes des jeunes réticents comme lui.