Une ex-DG de Revenu Québec lobbyiste pour l’industrie du jeu vidéo
Une ex-directrice générale de Revenu Québec (RQ) vient de s’inscrire comme lobbyiste pour l’industrie du jeu vidéo, qui bénéficie déjà de juteux crédits d’impôt de l’État québécois.
Début juillet, Josée Morin, de la firme PwC, a ajouté un mandat pour la Coopérative la Guilde du jeu vidéo du Québec au Registre des lobbyistes.
Au Québec, le crédit d’impôt pour l’industrie du jeu vidéo est déjà « l’un des plus avantageux au monde », selon les mots de Montréal International.
« Le crédit d’impôt peut atteindre 37,5 % des dépenses admissibles si le titre multimédia est disponible en version française. Si le titre n’est pas disponible en version française, le taux du crédit est d’au plus 30 % », selon l’organisme.
EX-SOUS-MINISTRE
Le 7 juillet dernier, l’ancienne vice-présidente et ex-directrice générale de la protection des droits et de l’éthique de Revenu Québec, Josée Morin, nommée sous Philippe Couillard, a ajouté une inscription pour la Coopérative la Guilde du jeu vidéo du Québec.
Dans son mandat, celle qui a aussi été sous-ministre adjointe au droit fiscal et à la fiscalité au ministère des Finances sous l’ère Jean Charest vise le ministre des Finances actuel, Eric Girard, pour une « modification à la Loi sur les impôts ».
« La modification permettra aux entreprises en démarrage dans le domaine du multimédia d’avoir accès à une aide fiscale à un moment névralgique », peut-on lire.
Josée Morin a décliné notre demande d’entrevue pour expliquer sa démarche.
PAS AU COURANT
Jointe par Le Journal, Nadine Gelly, directrice générale de La Guilde du jeu vidéo du Québec, a affirmé qu’elle n’était pas au courant que PwC avait mis l’ex-directrice générale de Revenu Québec sur son dossier.
« On a embauché PwC et elle n’était même pas à leur l’emploi à ce momentlà. Alors moi, qui ils mettent sur le dossier, j’en ai aucune espèce d’idée », a-t-elle répondu du tac au tac.
Quand on lui mentionne que l’inscription mentionne noir sur blanc que la lobbyiste veut modifier la loi de l’impôt, Nadine Gelly est catégorique.
« Non, non, non. C’est peut-être la façon dont ça a été libellé », lance-t-elle.
« Elle n’a pas de mandat pour parler au gouvernement. Le mandat que l’on a donné à PwC, c’est de rédiger un document économique. Point à la ligne », conclut-elle.