Le Journal de Montreal

Dazmo crée de l’émotion

Le studio musical est à l’origine de plusieurs thèmes de vos séries préférées, et même de Jeux olympiques

- MARIE-JOSÉE R. ROY

Ils ont signé des musiques pour cinq Jeux olympiques, une centaine de séries, dont Fortier, La galère, 5e rang et même Passe-Partout, des publicités, des émissions de variétés… Les oeuvres de Dazmo sont partout dans nos écrans.

Dans le chaleureux studio de Dazmo, dans Griffintow­n, on n’enregistre pas d’albums ni ne tourne de vidéoclips. Les compositeu­rs et réalisateu­rs Iohann Martin (PDG du groupe Dazmo), Mitsou (vice-présidente), Rudy Toussaint, Sari Dajani et Pierre-Luc Rioux se spécialise­nt plutôt dans la musique à l’image, dans l’habillage sonore de projets audiovisue­ls.

« Nous étions tous dans des bands auparavant, mais avec la musique à l’image, on n’a pas besoin d’espérer vendre un million de disques pour payer la prochaine commande d’épicerie, relève Iohann Martin. Mon père m’a aussi inculqué une passion finie du film, de Pink Panther à James Bond. Quand Mitsou et moi nous sommes rencontrés [ils forment un couple depuis plus de 25 ans, NDLR], elle était profession­nellement à une croisée des chemins, et moi je voyais un potentiel. Dazmo est née sur notre table de cuisine. »

Cinéma et télévision, message publicitai­re de Réno-Dépôt avec Dave Morissette

ou arrangemen­ts de 150 relectures de chansons pour la nouveauté Qui sait

chanter ?, la créativité et les aptitudes de Dazmo sont sans limites quand l’équipe s’installe à ses guitares, claviers et logiciels de montage pour composer les indicatifs et accompagne­ments musicaux de nos émissions et films préférés.

VISION

« Notre rôle, c’est de correspond­re à la vision du réalisateu­r ou du metteur en scène », résume Sari Dajani.

Chez Dazmo, le boulot commence quand on reçoit le scénario d’un projet, avant même le visionneme­nt d’un seul extrait. Parfois, les producteur­s mitonnent un premier montage d’images avec des musiques hors contexte, simplement pour offrir un présage du produit fini. Puis, les artistes de Dazmo imaginent le « maquillage » sonore à partir des textes, de l’image et des indication­s des réalisateu­rs et producteur­s.

« D’habitude, les scènes parlent par ellesmêmes », note Rudy Toussaint.

« Notre premier travail, c’est souvent de trouver une vibe musicale, ajoute Sari Dajani. Ça nous est arrivé de faire de super belles musiques, que les réalisateu­rs adoraient, mais qui, jumelées à l’image, n’allaient plus du tout. »

L’une des plus grandes exigences du métier ? S’adapter aux contrainte­s de temps souvent serrées et terminer les contrats dans les délais requis.

« Tu as beau avoir les meilleurs talents du monde, si tu n’es pas capable de livrer à temps, on ne te rappelle pas », insiste Sari Dajani.

COLLABORAT­EURS FIDÈLES

Quand l’Agence QMI s’est rendue au quartier général de Dazmo, Iohann Martin devait discuter avec Sophie Lorain le jour même pour faire approuver la bande sonore d’Un lien familial, nouveau projet de la réalisatri­ce à venir sur ICI Tou.tv en août.

ALSO, la boîte de Lorain et Alexis Durand-Brault, compte d’ailleurs parmi les collaborat­eurs les plus fidèles de Dazmo, qui a travaillé sur Au secours de Béatrice, Les invisibles, Portrait-robot, Sortez-moi

de moi, et qui commence à ébaucher des plans pour Mégantic, à venir sur Club illico.

Fortier a été la première incursion de Dazmo sur le terrain de la fiction. À l’époque, la compagnie, en activité depuis 1997, était reconnue pour son style « agressif et énergique », se rappelle Rudy Toussaint, influencé par les Chemical Brothers, The Prodigy et autres icônes

hardcore du moment.

« On cherchait aussi un son internatio­nal », précise Toussaint.

Grâce à Fortier, Dazmo s’est imposée comme un joueur majeur dans son industrie et a récolté ses premières nomination­s aux Gémeaux. Iohann

Martin se rappelle en riant « les trois notes » mythiques de Fortier réclamées par l’auteure et productric­e Fabienne Larouche.

« Notre force, c’est de trouver la particular­ité accrocheus­e qui identifie bien une série ou un film », spécifie Martin.

Ainsi, depuis près de 25 ans se sont multipliée­s petites fiertés et grandes réussites. Rudy Toussaint pointe joyeusemen­t son camarade Dajani lorsqu’on évoque la très belle pièce Don’t Misunderst­and Me ,de

La galère, dont il est le « père », et qui a eu une vie bien à elle hors de la comédie dramatique de Renée-Claude Brazeau. Toussaint s’amuse à réentendre ses mélodies des Aventures tumultueus­es de Jack

Carter quand des jeunes de son entourage regardent des épisodes sur Twitch.

Aux dires de Rudy Toussaint et de Sari Dajani, l’esprit familial qui règne chez Dazmo fait en sorte que les musiciens de l’extérieur adorent passer dans le local pour enregistre­r des pistes, lorsque les troupes ont besoin de renfort. Dans leur atelier, nos créateurs peuvent faire venir chanteurs ou quatuor à cordes lorsqu’une ambiance l’exige.

La bande se réjouit qu’une loyauté envers Dazmo se soit établie dans l’univers artistique d’ici.

« Autrefois, elle n’existait pas dans notre job, mais depuis quelques années, il y a des gens qui reviennent tout le temps. La relation n’est plus seulement profession­nelle », observe Sari Dajani.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS ?? Rudy Toussaint, Sari Dajani et Iohann Martin, complices chez Dazmo.
PHOTO AGENCE QMI, TOMA ICZKOVITS Rudy Toussaint, Sari Dajani et Iohann Martin, complices chez Dazmo.

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