Atterrissage en douceur
De la pop planante pour la clôture du Festival d’été
Le vol 2021 du Festival d’été a connu un atterrissage tout en douceur, hier soir, grâce aux airs rêveurs et mélancoliques du groupe de Québec Men I Trust et de Geoffroy.
C’était la soirée indie du FEQ et elle mettait en vedette deux artistes anglophones d’ici qui comptent sur une bonne base de fans internationaux à défaut, surtout dans le cas de Men I Trust, de rallier le grand public québécois.
En tout cas, ils ont bien assez de fans pour attirer 500 personnes au Manège militaire pour ce qui était le retour sur scène de Men I Trust après un an et demi sans concert.
« J’ai le shake », a d’ailleurs admis la chanteuse et guitariste Emma Proulx, qui jouait, comme ses collègues, devant parents et amis.
PUBLIC CONNAISSEUR
Cette nervosité était palpable. Hésitant et privé des services de son claviériste et principal compositeur, Dragos Chiriac, qui se remet encore d’un accident de moto, le groupe a mis quelques chansons avant de retrouver ses repères.
Une fois la machine bien huilée, par contre, les airs pop apaisants aux relents jazz de Men I Trust se sont mis à toucher la cible. Say Can You Hear, I Hope To Be Around, Lauren, Thirsty, qui nous a valu une visite de Geoffroy, et Show Me How ont ravi un public connaisseur, qui s’est fait surtout servir les titres de l’album Oncle Jazz.
En plus, on a entendu en primeur quelques extraits de leur prochain album, The Untourable Album, prévu le 25 août. Verdict : prometteur et personne ne sera déstabilisé. L’ADN de Men I Trust est respecté.
GEOFFROY : LES RETROUVAILLES
De retour sur scène pour sa propre performance en deuxième portion de soirée, Geoffroy a vécu des retrouvailles doubles : d’abord avec le public de la capitale, qui lui est fidèle depuis sa participation à La Voix, et aussi avec les quatre musiciens de son groupe, avec qui il n’avait pas joué depuis deux ans.
Le quintette, en parfait contrôle, a conservé la même ambiance relaxante que Men I Trust, mais dans le paysage électro-pop plus planant des albums Coastline et 1952 de Geoffroy.
En belle forme vocale, l’auteur-compositeur-interprète de 33 ans, aussi à l’aise aux claviers qu’à la guitare, est une force tranquille en concert. Le monde pourrait s’écrouler autour de lui, on ne l’imagine pas paniquer.
Cette assurance l’a autorisé à passer ses messages aux programmateurs du FEQ, à qui il a rappelé qu’il devait faire la première partie de Vance Joy et Jack Johnson, sur les Plaines, lors de l’édition 2020 qui a été annulée, et qu’il est prêt pour 2022.
Puis, au moment où nous allions sous presse, il était en train d’appuyer sa requête en offrant une interprétation inspirée de son succès Sleeping on my Own, qui a fait bondir les festivaliers et fait passer sa prestation en seconde vitesse.
Comment lui dire non après ça ?