Des comparaisons boiteuses faussent les résultats
Nous avons deux filles qui ont des caractères très différents. Notre aînée, qui a 18 ans, est disciplinée, bonne en classe et ne nous a jamais causé le moindre souci. Même enfant, tout le monde s’émerveillait de la facilité avec laquelle elle faisait tous ses apprentissages, en plus d’être jolie et ultra féminine dans ses comportements.
Il en est autrement pour la seconde, qui est un garçon manqué, maladroite en tout, et peu portée à faire les choses comme elles doivent être faites. Elle a toujours cherché à outrepasser les interdits, et comme son père supporte mal d’être défié, je ne vous dis pas les flammèches que ça provoque.
Je voyais venir avec appréhension son passage à l’adolescence et j’avais raison. Elle a eu 14 ans ce printemps et nous l’a fait savoir en terminant son année scolaire de façon catastrophique. Elle est passée de justesse aux examens et n’a même pas pris la peine de s’en excuser auprès de nous. Je la soupçonne même d’avoir fait exprès pour provoquer son père.
Ça fait longtemps que je dis à ce dernier de cesser de toujours la comparer à sa soeur pour la diminuer. Il prétend faire ça pour la provoquer à travailler plus, et ça a toujours eu exactement l’effet contraire. Cette année, c’est pire que jamais.
Je sais que c’est pour son bien que son père la talonne de près, mais j’ai tellement peur que ça lui fasse détester toute forme de réussite. De mon côté, je la valorise du mieux que je peux, mais je sens que ça ne suffit pas pour la calmer. J’ai peur pour la suite. À la rentrée, que pourrais-je faire pour la stimuler sans qu’elle ne sente la pression ?
Anonyme
Ce n’est pas sur votre fille qu’il faut faire pression, mais bien sûr son père. La meilleure façon de stimuler un enfant réactif, c’est de valoriser ses bons coups et de ne pas insister sur les mauvais. Mais surtout, il faut cesser toute comparaison entre elle et sa soeur.
Chacune a ses qualités, ses défauts, sa nature et sa personnalité propre. Votre ado doit apprendre à se développer en fonction de ce qu’elle est, de ce qu’elle aime et de ce qui la stimule. Votre conjoint doit intégrer le fait qu’un enfant est le réceptacle des peurs tout autant que des idéaux de ses parents, et que c’est à eux de créer un climat favorable à son épanouissement.