Le Journal de Montreal

Une ferme ravagée pour la 3e fois

La famille avait déjà rebâti deux fois ses installati­ons, qui ont été de nouveau la proie des flammes, dimanche

- OLIVIER FAUCHER

MIRABEL | Pour la troisième fois en moins de 25 ans, une ferme laitière familiale des Basses Laurentide­s a été ravagée par les flammes, anéantissa­nt les efforts des propriétai­res qui l’avaient déjà rebâtie deux fois.

« C’est le projet d’une vie. C’est une catastroph­e pour ce monde-là », a déploré Gabriel Beaumont, un voisin dont le fils a déjà travaillé pour la ferme d’Ancoeur, située dans le secteur Saint-Hermas, à Mirabel.

Celle-ci a été détruite par les flammes qui ont tué environ

200 vaches laitières, vers 23 h, dimanche soir.

PROBLÈME ÉLECTRIQUE

Un problème électrique était toujours la principale hypothèse des pompiers présents hier après-midi pour enquêter sur la cause du brasier.

Ils n’ont trouvé aucun indice laissant croire à un incendie suspect.

Comble de malheur pour les propriétai­res, le même site avait déjà subi des incendies en 1998 et en 2013, indiquait il y a quelques années l’hebdomadai­re La Terre de chez nous.

Celui-ci avait publié, en 2017, un reportage dans lequel la famille expliquait comment elle était parvenue à rebâtir deux fois la ferme, non sans embûches.

« Quand j’ai appris ça, je me suis dit : pas encore ! » s’est désolé Gilles Pesant, le propriétai­re d’une terre voisine, qui s’est dit triste pour la famille et les bêtes.

« Ce sont des gens qui ont travaillé très dur pour bâtir ça. »

Au passage du Journal, hier, une membre de la famille a indiqué avoir perdu 80 % de ses vaches dans l’incendie, mais n’a pas voulu commenter davantage, encore sous le choc d’avoir vu ses bêtes mourir dans les flammes.

« Ce sont des dommages très importants », a expliqué Joël Laviolette, directeur du Service de sécurité incendie de Mirabel, qui a précisé que la laiterie était une perte totale et que l’étable a été lourdement endommagée lors de l’incendie.

Des centaines de milliers de dollars de dommages sont « clairement » à déplorer, selon le chef Laviolette.

Les voisins interrogés pensent toutefois que le montant dépassera les millions de dollars.

Les pompiers ont tenté d’évacuer des vaches, mais malheureus­ement, il est généraleme­nt très difficile de sortir des bêtes d’un brasier.

DUR DE SORTIR LES VACHES

« Les réflexes des animaux ne sont pas ceux des humains, a expliqué François Dumontier, directeur des communicat­ions des Producteur­s de lait du Québec. Ils n’ont pas le réflexe de sortir à la vue des incendies, au contraire. Souvent, même lorsque des producteur­s réussissen­t à en sortir, ils réussissen­t à retourner à l’intérieur. »

Selon lui, reconstitu­er le troupeau de vaches est le principal défi des producteur­s qui subissent un tel drame, puisque c’est le « capital principal de l’entreprise et que c’est ce qui est le plus long à faire. »

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PHOTO AGENCE QMI, PASCAL GIRARD Les pompiers n’ont rien pu faire pour sauver les 200 vaches laitières qui ont péri dans le brasier survenu tard dimanche soir dans une ferme de Mirabel.
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GABRIEL BEAUMONT Voisin de la ferme d’Ancoeur

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