Des jeeps menacent une rivière à saumons
Des camionnettes roulent dans l’eau en Gaspésie
La Zec Pabok de Chandler, en Gaspésie, demande aux citoyens de cesser de circuler en véhicule dans le lit de la rivière du Petit Pabos, car le passage de VTT et de camionnettes contribue à la destruction des habitats de poissons.
« En 2021, circuler dans une rivière à saumon en VTT et en camion, c’est impensable ! » s’est exclamé le directeur général de la Zec Pabok, Daniel Huard.
Depuis quelques années, les gestionnaires de la Zec Pabok sont aux prises avec un problème sur un segment du lit de la rivière du Petit Pabos, à Chandler.
« Depuis trois, quatre ans, on a des étés très secs, donc la rivière est très basse. Les gens prennent ça comme des jeux d’eau et ils circulent en camion dans la rivière, ils s’arrosent pour aller rejoindre un site de baignade », a expliqué M. Huard.
Cette situation particulière est remarquée principalement avec l’arrivée des touristes.
« Dans les belles journées chaudes, il peut y avoir une circulation de 10, 20, 25 voitures qui vont passer là », a soutenu le directeur de la Zec.
Le problème, c’est que le passage répété de véhicules à cet endroit soulève des sédiments, ce qui est susceptible de saccager les habitats du saumon atlantique et de l’éperlan arc-en-ciel, deux espèces considérées comme menacées ou vulnérables par le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
« Si l’habitat est vraiment chamboulé, ils ne reconnaîtront plus leur rivière. Il va y avoir moins de poissons, moins de saumons, pis nous autres, le saumon, eh bien c’est notre économie », a expliqué Daniel Huard.
IMPOSSIBLE DE BARRER LE CHEMIN
Les gestionnaires de la Zec Pabok ne sont pas en mesure de donner des contraventions parce qu’aucune loi n’existe pour interdire aux gens de circuler sur le lit de la rivière. Il est également impossible d’y barrer les chemins d’accès parce que ceuxci sont situés sur des terrains privés. La Zec pourrait toutefois interdire la baignade sur son territoire, une solution qui n’est envisagée qu’en dernier recours.
« Les gens vont se baigner dans ces siteslà, on ne veut pas les empêcher », a affirmé le directeur général.
La prochaine étape des gestionnaires de la Zec Pabok sera l’installation d’affiches sur le bord du plan d’eau pour sensibiliser à la circulation dans le lit de la rivière.