Le variant Delta fait à nouveau fléchir les marchés boursiers
La hausse du nombre de cas de COVID-19 continue d’effrayer les investisseurs
NEW YORK | (AFP) Avec des pertes oscillant entre 2 % et plus de 3 %, les marchés actions européens et américains ont accusé le coup hier, délaissés par des investisseurs inquiets de la résurgence des cas de COVID-19 et ayant préféré trouver refuge sur le marché obligataire.
Au terme d’une séance ayant vu la plupart des places européennes perdre jusqu’à plus de 3 %, Paris a fini en baisse de 2,54 %, Londres de 2,34 % quand Francfort s’est enfoncé de 2,62 % et Milan de 3,34 %.
Même forte aversion au risque à Wall Street où le Dow Jones a lâché 2,09 %, le S&P 500 1,59 % et le Nasdaq 1,06 %.
Nous assistons à « une crise de pessimisme des marchés aujourd’hui », souligne auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance. « On pensait que la vaccination allait contenir l’expansion du virus et permettre une libéralisation quasi totale de l’activité », un scénario remis en cause « par le plafonnement ou la moindre rapidité des vaccinations et la diffusion par contre beaucoup plus rapide du virus dans de nombreux pays », note-t-il.
La hausse du nombre de cas de COVID-19 inquiète toutes les régions du monde, mais plus particulièrement l’Europe où les autorités commencent à remettre en place des restrictions d’accès.
En France, face à une reprise « stratosphérique » de l’épidémie de COVID-19, le conseil des ministres a adopté hier un projet de loi intégrant l’obligation vaccinale des soignants et étendant le pass sanitaire.
À contre-courant, l’Angleterre a jeté le masque et supprimé la plupart des restrictions liées à la pandémie, une étape redoutée par nombre de scientifiques et de responsables politiques, d’autant que le pays est désormais celui du continent le plus touché en nombre de cas.
CUMUL DE MAUVAISES NOUVELLES
« On a une accumulation de mauvaises nouvelles » ces derniers jours, a résumé Art Hogan, responsable de la stratégie chez National Securities.
Par ailleurs, « des inquiétudes sur une grosse société immobilière en Chine, qui aurait du mal à rembourser sa dette, pèsent également », explique M. Larrouturou.
Dans ce contexte, les investisseurs préféraient se reporter vers des valeurs refuges, en particulier les obligations d’État.
Nous assistons à « une baisse des actions et un déplacement des capitaux vers des actifs beaucoup moins risqués, notamment les dettes souveraines, dont le rendement baisse fortement », analyse M. Larrouturou.
VOYAGE
Le secteur du tourisme a souffert de la situation sanitaire et des nouvelles restrictions prises en Europe, en particulier par Paris et Londres qui ont durci les conditions d’accès à leur sol.
À Londres, le croisiériste Carnival a plongé de 8,27 % à 1297,20 pences.
Du côté de l’aérien, Easyjet a chuté de 6,62 % à 769,60 pences et IAG de 5,23 % à 159,00 pences. À Paris, Air France a perdu 2,89 % à 3,79 euros et Airbus s’est enfoncé de 6,38 % à 103,58 euros tandis qu’Aéroports de Paris a reculé de 3,82 % à 103,35 euros. À Francfort, Lufthansa a reflué de 2,94 % à 9,44 euros.
Dans l’hôtellerie, le britannique Intercontinental a baissé de 3,53 % à 4537,00 pences et le français Accor de 3,67 % à 28,91 euros.