L’approche de Marc Bergevin déplaît aux autres DG de la ligue
AGENCE QMI | L’approche du directeur général du Canadien de Montréal Marc Bergevin en marge du repêchage d’expansion de la Ligue nationale de hockey (LNH) est loin de faire l’unanimité, tant chez les amateurs que... chez ses homologues du circuit.
Ne voulant pas prendre le risque de perdre Jake Allen aux mains du Kraken demain, le DG du Tricolore a choisi de le mettre sur sa liste de protection, s’assurant ainsi qu’il ne bougerait pas de Montréal.
Semble-t-il que Seattle demandait un choix de premier et de troisième tour pour ne pas sélectionner Allen advenant un scénario où il aurait été rendu disponible par Bergevin.
Ce dernier trouvait visiblement ce prix trop élevé et a donc décidé de protéger son gardien auxiliaire.
Allen est donc à l’abri. Mais il y a un gros, voire un immense « mais ».
En protégeant son gardien numéro 2, Bergevin n’avait pas d’autre choix que de laisser... Carey Price disponible. (voir texte ci-contre)
Le numéro 31 lui ayant signifié qu’il acceptait de lever sa clause de non-mouvement, le DG du CH avait toute la latitude voulue pour procéder ainsi.
« Mais qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? Pourquoi prendre une décision de ce type ? C’est n’importe quoi », ont alors lancé en coeur une partie des partisans de l’équipe.
En fait, Bergevin semble croire que l’âge de Price (il aura 34 ans en août) et la configuration de son contrat suffiront à convaincre les dirigeants du Kraken de Seattle de passer leur tour sur le portier.
Carey Price doit notamment toucher un généreux boni de 11 millions $ avant le début de la prochaine saison.
Son contrat compte aussi pour 10,5 M$ les cinq prochaines années sur la masse salariale de l’équipe pour laquelle il s’aligne.
ÇA JOUE DU COUDE
Pierre LeBrun a toutefois mis le feu aux réseaux sociaux dimanche, affirmant sur Twitter que les décideurs du Kraken songeaient sérieusement à sélectionner Price malgré son imposante entente.
Après tout, le gardien demeure l’un des gardiens les plus dominants du circuit et il y a un lien local et naturel entre la ville de Seattle et lui.
L’intervention de LeBrun a donc relancé le débat : la décision de Bergevin étaitelle, finalement, si bien calculée que ça ?
Semble-t-il que le DG avait une autre carte dans sa manche. En début de soirée, dimanche, Frank Seravalli révélait que Price allait possiblement rater une bonne partie de la prochaine saison en raison d’une blessure à une hanche et d’une blessure à un genou.
Il doit d’ailleurs rencontrer un médecin du côté de New York dans les prochaines heures et le spécialiste déterminera alors si Price doit être opéré ou non.
Mais le Kraken doit révéler l’identité des joueurs de son équipe demain et les résultats des examens de Price ne seront toujours pas connus à ce moment-là.
Bergevin était assurément au courant et a, fin renard, décidé d’utiliser cet aspect à son avantage.
LA COLÈRE GRONDE
Et c’est pour cette raison, rapporte Elliotte Friedman de Sportsnet, que plusieurs directeurs généraux lui en veulent énormément.
« Certaines équipes sont en ébullition, se plaignant que le Canadien utilise Price et Shea Weber pour tourner en dérision le processus d’expansion ».
Après la stratégie controversée utilisée en séries par le Lightning de Tampa Bay (masse salariale), voilà que celle de Bergevin pour ce repêchage d’expansion passe difficilement auprès des autres formations du circuit Bettman.