Le Journal de Montreal

Le sort d’Énergie Saguenay connu aujourd’hui

Les ministres Benoit Charette et Andrée Laforest doivent faire une annonce au sujet du controvers­é projet

- MARC-ANDRÉ GAGNON

Le sort du controvers­é projet de GNL Québec, Énergie Saguenay, pourrait bien être scellé aujourd’hui, lors d’une réunion du Conseil des ministres, qui sera suivie d’une annonce des ministres Benoit Charette et Andrée Laforest.

Une importante conférence de presse à ce sujet est prévue en après-midi, à l’hôtel Le Montagnais, dans le secteur Chicoutimi.

Depuis plusieurs semaines, les tuiles ne cessent de s’abattre sur le projet de complexe industriel de liquéfacti­on de gaz naturel dans le Port de Saguenay que développe GNL Québec depuis maintenant plus de six ans.

Dernier écueil : les communauté­s innues de Mashteuiat­sh, Essipit et Pessamit ont indiqué vendredi dernier qu’elles mettaient fin au dialogue avec les promoteurs.

« Le projet ne verra pas le jour », a martelé dans un communiqué le vice-chef de Mashteuiat­sh, Charles-Édouard Verreault, en menaçant même de se rendre devant les tribunaux pour empêcher sa réalisatio­n.

AVIS DÉFAVORABL­ES

Le mois dernier, les scientifiq­ues de différente­s agences fédérales, dont Pêches et Océans Canada et Parcs Canada, ont prononcé des avis défavorabl­es envers le projet, notamment en raison des risques pour les bélugas reliés au trafic maritime appréhendé sur le Saint-Laurent dans le fjord du Saguenay.

Énergie Saguenay a ensuite rompu avec la banque française Société Générale, qui faisait partie de l’aventure depuis deux ans. « Il est courant pour les entreprise­s d’infrastruc­ture comme nous, de changer de conseiller », avait alors défendu le président de GNL Québec, Tony Le Verger.

Puis, au début juillet, le partenaire allemand du projet, Hanseatic Energy Hub (HEH) a laissé entendre que sa relation d’affaires avec GNL Québec était en péril.

La décision du gouverneme­nt Legault est attendue de pied ferme, en particulie­r par les groupes environnem­entaux, qui souhaitent que le projet soit rejeté pour de bon.

Le ministre de l’Environnem­ent, Benoit Charette, promettait une réponse d’ici la fin de l’été. Il rendra finalement son verdict aujourd’hui, aux côtés de la ministre responsabl­e de la région, Andrée Laforest.

À Québec, les trois partis d’opposition sont contre. Le Parti libéral du Québec, qui avait déjà appuyé le projet par le passé, a changé son fusil d’épaule quelques jours avant la publicatio­n d’un rapport défavorabl­e du Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE), en mars dernier.

La cheffe Dominique Anglade avait alors pointé du doigt l’absence « d’acceptabil­ité sociale ».

 ?? PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC AINSI QUE SIMON CLARK ?? Le projet de 9 milliards $ prévoit notamment la constructi­on d’une usine de liquéfacti­on de gaz naturel, d’une infrastruc­ture d’expédition maritime sur le Saguenay et d’un gazoduc de plus de 700 km. En médaillons, les ministres Benoit Charette et Andrée Laforest.
PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC AINSI QUE SIMON CLARK Le projet de 9 milliards $ prévoit notamment la constructi­on d’une usine de liquéfacti­on de gaz naturel, d’une infrastruc­ture d’expédition maritime sur le Saguenay et d’un gazoduc de plus de 700 km. En médaillons, les ministres Benoit Charette et Andrée Laforest.

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