Le Journal de Montreal

COVID-19 ET POLITIQUE AU MENU

Des Jeux olympiques hors-norme s’annoncent déjà à Tokyo

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TOKYO | (AFP) Deux salles, deux ambiances : alors que le softball et le soccer - avec la défaite surprise des Américaine­s - ont ouvert le bal des épreuves sportives des Jeux olympiques de Tokyo hier, le patron de l’Organisati­on mondiale de la Santé a rappelé que « la course contre le virus de la COVID n’était toujours pas gagnée. »

La politique a elle fait son entrée dans l’olympisme, avec, comme autorisé par le CIO, le genou à terre des joueuses de soccer britanniqu­es et chiliennes avant leur match dans l’après-midi, pour dénoncer le racisme.

Ces JO seront décidément hors-norme : dans un silence de cathédrale en raison du huis clos, seulement interrompu par quelques encouragem­ents de ses partenaire­s, la Japonaise Yukiko Ueno a lancé à 9 h locales les Jeux et la première balle du match de softball contre l’Australie, à Fukushima.

VENT DE FRAÎCHEUR

Une première bouffée d’oxygène pour ces Jeux, reportés d’un an pour raisons sanitaires, qui se disputeron­t sous des conditions strictes à quelques heures de la traditionn­elle cérémonie d’ouverture officielle, ce soir.

« L’entrée dans le stade sera un moment de joie et de soulagemen­t, parce qu’il est inutile de vous dire combien la route vers cette cérémonie d’ouverture n’a pas été des plus faciles », a confié aux médias le président du Comité internatio­nal olympique (CIO), Thomas Bach.

LA COVID

Au moment du premier lancer de softball à 300 km au sud à Tokyo, le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesu­s saisissait l’occasion des JO pour tenter une fois encore de mobiliser gouverneme­nts et population­s face à la pandémie.

« Nous ne sommes pas dans une course les uns contre les autres, nous sommes dans une course contre le virus », a déclaré le directeur général de l’agence onusienne, face aux membres du CIO réunis dans la capitale japonaise pour leur 138e session.

100 000 DÉCÈS EN VUE

Alors que le COVID a déjà fait plus de quatre millions de morts, « nous sommes au premier stade d’une nouvelle vague d’infections et de décès, et 100 000 personnes supplément­aires perdront la vie d’ici l’extinction de la flamme olympique le 8 août » a-t-il insisté.

« La pandémie prendra fin lorsque le monde choisira d’y mettre fin. Tout ceci est entre nos mains », a-t-il lancé, appelant à accélérer l’administra­tion de vaccins et surtout à partager plus équitablem­ent les doses entre pays.

GENOU À TERRE

Au Japon, le bilan quotidien des tests effectués depuis le 1er juillet sur les personnes travaillan­t sur les Jeux (sportifs, encadremen­ts, médias) affichait hier 79 cas positifs, sur plus de 20 000 personnes testées, dont 8 concernent des sportifs.

Parmi les malheureux, une taekwondoï­ste chilienne et une skateboard­euse néerlandai­se, les premières sportives présentes au Japon à devoir renoncer aux JO.

Les premières rencontres de soccer ont permis à la politique de faire une timide entrée dans le monde olympique. Les joueuses britanniqu­es et chiliennes ont mis un genou à terre à Sapporo avant leur match, le premier du tournoi olympique, en signe d’opposition au racisme. Ce geste est intervenu après la décision du CIO d’autoriser les sportifs à exprimer leurs opinions pendant les Jeux.

Ils ont le droit de poser un genou à terre, de tenir des propos politiques face aux médias et sur les réseaux sociaux ou de porter des inscriptio­ns sur leurs vêtements lors des conférence­s de presse.

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PHOTO REUTERS Les membres de l’équipe féminine de soccer de la Grande-Bretagne ont posé un genou au sol, hier, en signe d’opposition au racisme.

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