Le Journal de Montreal

Le digne parcours d’une combattant­e

Joelle Bekhazi va finalement vivre son rêve

- RICHARD BOUTIN

TOKYO | Malgré les vives déceptions et les nombreuses embûches, la flamme olympique qui anime Joelle Bekhazi depuis 2005 ne s’est jamais éteinte et son rêve se concrétise­ra finalement, samedi, alors que le Canada disputera son premier match de la ronde de groupe du tournoi de water-polo face à l’Australie.

« Ça fait 16 ans que je cours après mon rêve », résume la poloïste âgée de 34 ans qui n’a pas vu son époux depuis le départ de l’équipe le 14 mai.

« J’ai une vie différente de mes coéquipièr­es plus jeunes, mais je n’avais pas le choix même si c’est difficile. Même à Montréal depuis janvier dernier, je ne voyais mon mari que quatre jours par mois parce que nous avions formé une bulle afin de pouvoir tenir des entraîneme­nts collectifs et non pas seulement des séances de natation. »

COMPRÉHENS­ION

Bekhazi a pu compter sur le soutien de son mari, l’escrimeur Étienne Lalonde-Turbide, qui a pris part aux Jeux de Londres en 2012.

« Parce qu’il a lui-même participé aux Jeux, c’est plus facile à comprendre, mais il sait aussi que je suis dédiée à mon sport et que rien ne pouvait m’arrêter. »

DOULOUREUX

Bekhazi a encore fraîches à la mémoire des défaites très douloureus­es qui ont pimenté son parcours avec l’équipe nationale, dont la dernière participat­ion aux Jeux remonte à 2004, à Athènes.

« La défaite dans la ronde de tirs contre les Américaine­s aux Pan-Am de 2011 fait encore très mal, raconte-t-elle. J’avais effectué le dernier tir qui s’était arrêté sur le poteau et j’avais entendu les partisans américains crier pour célébrer la victoire. Ce fut le match le plus long au monde. »

Et leur meilleur à vie contre les Américaine­s, la puissance mondiale de ce sport.

« On menait 7-4 après trois périodes et le temps régulier s’était terminé par une égalité de 8-8. »

LA MÉDECINE DE CÔTÉ

Après des essais infructueu­x pour se qualifier pour les Jeux de 2008 et de 2012, Bekhazi a dû prendre une décision importante.

« J’ai mis de côté mon rêve de poursuivre des études en médecine », raconte-t-elle.

« Mon rêve de participer aux Jeux était trop gros pour que je le laisse aller. Au cours de ce cycle olympique, nous avions un entraîneur américain qui était très intense et qui ne représenta­it pas un bon “fit” pour le Canada. J’ai connu trois entraîneur­s au cours de ce cycle et on ne s’est pas qualifiées. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? La poloïste Joelle Bekhazi avait impression­né lors d’un tournoi internatio­nal présenté à Budapest.
PHOTO D’ARCHIVES La poloïste Joelle Bekhazi avait impression­né lors d’un tournoi internatio­nal présenté à Budapest.

Newspapers in French

Newspapers from Canada