Retour en sol familier
Gino Brousseau retrouve un pays où il a adoré jouer
TOKYO | Gino Brousseau vit l’été des grands retours.
L’entraîneur adjoint de l’équipe canadienne de volleyball est de retour au Japon où il a brillé avec la formation des Suntory Sunbirds (Osaka) de 1994 à 1997, y remportant un championnat.
Brousseau est aussi de retour aux Jeux olympiques après Barcelone en 1992 comme joueur. « C’est spécial de revenir au Japon, un endroit où je rêvais de jouer quand j’étais plus jeune », confie Brousseau, qui a adoré ses années à Osaka.
« On s’entraînait beaucoup et on faisait beaucoup plus d’heures que les équipes européennes. Le style de jeu très technique des Japonais me convenait parfaitement. »
L’INTÉRÊT POUR LE JAPON
Brousseau, qui a amorcé sa carrière de 13 ans en France, en 1990, avait signifié à son agent, Paul Gratton, son désir d’évoluer au pays du Soleil Levant.
Ce dernier avait lui-même porté les couleurs des Sunbirds pendant trois saisons.
« J’étais au chalet quand le téléphone a sonné en pleine nuit, raconte Brousseau. Mon agent me disait qu’il avait une offre pour moi. »
Il était alors sur le point de signer un nouveau contrat de plusieurs saisons avec l’équipe de Paris.
« J’ai demandé à ma femme si le Japon l’intéressait, et quand elle a dit oui, tout s’est réglé très vite », raconte-t-il.
« Le contrat envoyé par fax se limitait à une page sans mentionner le salaire. J’ai signé et tout était réglé. Avant de partir pour le Japon, j’avais déjà reçu un pourcentage de mon salaire dans mon compte de banque. »
LE RESPECT
Brousseau n’a jamais oublié cette marque de respect des dirigeants du club. Trois ans plus tard, il leur renvoyait l’ascenseur.
« Je me suis blessé à une épaule à ma dernière saison et je n’étais pas capable de jouer, souligne l’entraîneur-chef du Rouge et Or de l’Université Laval. C’était difficile psychologiquement et j’avais songé à la retraite. »
Mais les dirigeants du club voulaient qu’il reste pour aider les plus jeunes.
« Je ne pouvais pas accepter mon salaire sans être capable de jouer. J’ai brisé mon contrat, laissé de l’argent sur la table et je suis rentré à Québec en janvier. Ils m’avaient quand même donné la moitié de mon salaire. Wow !
« Le volleyball m’avait tellement donné en termes d’expériences de vie et d’argent que j’avais un grand respect pour ce sport. Cette attitude venait aussi de mes mentors, Glenn Hoag et Paul Gratton. »
À son retour à la maison, Brousseau a été pris en main par son ami et physiothérapeute Gilles Courchesne. Après un essai de quatre jours à Cannes pour vérifier l’état de son épaule, Brousseau a signé un contrat et il a joué durant cinq autres saisons.
EXPÉRIENCE DIFFÉRENTE
Jeune blanc bec à Barcelone en 1992 n’ayant peur de rien et à peine sorti des rangs universitaires où il avait conclu sa carrière avec un titre national en 1990 avec le Rouge et Or, Brousseau vivra une expérience complètement différente à ses deuxièmes Jeux. « Ce n’était pas dans mes plans de retourner aux Jeux, mais je suis privilégié de pouvoir le faire, reconnaît-il. Je suis aussi privilégié de travailler avec un groupe d’entraîneurs aussi incroyables.
« L’intensité est aussi grande comme entraîneur, mais tu vis tes émotions à l’intérieur sur le banc au lieu de pouvoir les exprimer sur le terrain. »
Il avait vécu une grosse déception en ratant la sélection en 1996 et ce fut encore plus difficile à avaler en 2000.
« À 31 ans, je savais que c’était ma dernière chance d’aller aux Jeux. J’aurais pu faire un autre cycle, mais les rotules commençaient à sortir et je voulais passer plus de temps avec ma famille. »
Le Canada avait terminé en 10e position à Barcelone avant d’amorcer une longue traversée du désert.