Le Journal de Montreal

Retour en sol familier

Gino Brousseau retrouve un pays où il a adoré jouer

- RICHARD BOUTIN Gino Brousseau a été élu au Temple de la renommée du volleyball canadien en 2013.

TOKYO | Gino Brousseau vit l’été des grands retours.

L’entraîneur adjoint de l’équipe canadienne de volleyball est de retour au Japon où il a brillé avec la formation des Suntory Sunbirds (Osaka) de 1994 à 1997, y remportant un championna­t.

Brousseau est aussi de retour aux Jeux olympiques après Barcelone en 1992 comme joueur. « C’est spécial de revenir au Japon, un endroit où je rêvais de jouer quand j’étais plus jeune », confie Brousseau, qui a adoré ses années à Osaka.

« On s’entraînait beaucoup et on faisait beaucoup plus d’heures que les équipes européenne­s. Le style de jeu très technique des Japonais me convenait parfaiteme­nt. »

L’INTÉRÊT POUR LE JAPON

Brousseau, qui a amorcé sa carrière de 13 ans en France, en 1990, avait signifié à son agent, Paul Gratton, son désir d’évoluer au pays du Soleil Levant.

Ce dernier avait lui-même porté les couleurs des Sunbirds pendant trois saisons.

« J’étais au chalet quand le téléphone a sonné en pleine nuit, raconte Brousseau. Mon agent me disait qu’il avait une offre pour moi. »

Il était alors sur le point de signer un nouveau contrat de plusieurs saisons avec l’équipe de Paris.

« J’ai demandé à ma femme si le Japon l’intéressai­t, et quand elle a dit oui, tout s’est réglé très vite », raconte-t-il.

« Le contrat envoyé par fax se limitait à une page sans mentionner le salaire. J’ai signé et tout était réglé. Avant de partir pour le Japon, j’avais déjà reçu un pourcentag­e de mon salaire dans mon compte de banque. »

LE RESPECT

Brousseau n’a jamais oublié cette marque de respect des dirigeants du club. Trois ans plus tard, il leur renvoyait l’ascenseur.

« Je me suis blessé à une épaule à ma dernière saison et je n’étais pas capable de jouer, souligne l’entraîneur-chef du Rouge et Or de l’Université Laval. C’était difficile psychologi­quement et j’avais songé à la retraite. »

Mais les dirigeants du club voulaient qu’il reste pour aider les plus jeunes.

« Je ne pouvais pas accepter mon salaire sans être capable de jouer. J’ai brisé mon contrat, laissé de l’argent sur la table et je suis rentré à Québec en janvier. Ils m’avaient quand même donné la moitié de mon salaire. Wow !

« Le volleyball m’avait tellement donné en termes d’expérience­s de vie et d’argent que j’avais un grand respect pour ce sport. Cette attitude venait aussi de mes mentors, Glenn Hoag et Paul Gratton. »

À son retour à la maison, Brousseau a été pris en main par son ami et physiothér­apeute Gilles Courchesne. Après un essai de quatre jours à Cannes pour vérifier l’état de son épaule, Brousseau a signé un contrat et il a joué durant cinq autres saisons.

EXPÉRIENCE DIFFÉRENTE

Jeune blanc bec à Barcelone en 1992 n’ayant peur de rien et à peine sorti des rangs universita­ires où il avait conclu sa carrière avec un titre national en 1990 avec le Rouge et Or, Brousseau vivra une expérience complèteme­nt différente à ses deuxièmes Jeux. « Ce n’était pas dans mes plans de retourner aux Jeux, mais je suis privilégié de pouvoir le faire, reconnaît-il. Je suis aussi privilégié de travailler avec un groupe d’entraîneur­s aussi incroyable­s.

« L’intensité est aussi grande comme entraîneur, mais tu vis tes émotions à l’intérieur sur le banc au lieu de pouvoir les exprimer sur le terrain. »

Il avait vécu une grosse déception en ratant la sélection en 1996 et ce fut encore plus difficile à avaler en 2000.

« À 31 ans, je savais que c’était ma dernière chance d’aller aux Jeux. J’aurais pu faire un autre cycle, mais les rotules commençaie­nt à sortir et je voulais passer plus de temps avec ma famille. »

Le Canada avait terminé en 10e position à Barcelone avant d’amorcer une longue traversée du désert.

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PHOTO COURTOISIE Gino Brousseau frappant dans le ballon à l’époque où il évoluait pour les Suntory Sunbirds d’Osaka.

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