Le pari gagnant de Bergevin
Si jamais je m’assois à une table de poker et que j’aperçois Marc Bergevin, je me lève sur-le-champ et je me dirige vers les machines à sous.
Le directeur général du Canadien est un parieur redoutable…
Il n’est pas à l’abri d’une erreur. Mais, il a du flair, il est rusé comme pas un. Il a appris à composer avec l’adversité dans un milieu où les modèles d’affaires reposent sur des conditions de travail exigeant de la créativité et surtout de l’audace, et obligeant le directeur général a trouvé des failles dans les règlements régissant le plafond salarial.
En fait, à la lumière des événements qui ont marqué la séance de l’expansion 2021, le seul qui peut vraiment s’asseoir aux côtés de Bergevin est Carey Price qui a été son complice dans ce dossier en lui suggérant, entre autres, de ne pas le protéger.
Ils ont tout misé et ils ont plongé Ron Francis dans une longue réflexion, à savoir si on doit investir au-delà de près de 45 M$ pour un gardien de 34 ans.
Bergevin n’avait aucune intention de plier l’échine. Francis aurait pu exiger un choix de premier tour pour « oublier » Price… mais Bergevin n’a jamais bronché. « Tu fais son acquisition ou tu passes. »
Francis a passé.
Il a plutôt réclamé Cale Fleury, un défenseur qui peut évoluer dans la Ligue nationale, il l’a fait en quelques occasions.
PEU MEURTRI
Cependant, on ne peut pas dire que le Canadien sort meurtri de la séance de l’expansion.
Bergevin a ainsi gagné son pari. Price, s’il ne se retrouve pas sur la touche après les examens qu’il subira aujourd’hui (vous noterez que la rencontre des médecins avec Price est prévue au lendemain de la séance de repêchage et non avant…), et Jake Allen seront les deux gardiens du Canadien.
Francis, de son côté, a agi sagement. Le Kraken de Seattle a fait ses devoirs, et les pour et les contre ont fait l’objet d’une étude approfondie. En finale, il y avait plus de contre que de pour.
√ L’inquiétude au niveau des blessures à la hanche et au genou.
√ Des statistiques pas très reluisantes au cours des trois dernières saisons régulières.
√ Des absences prolongées au cours de ces trois saisons et des performances pas très reluisantes dans le cadre du calendrier régulier de la dernière saison.
√ Certes, il a été génial pendant les séries éliminatoires… mais pouvait-il mener une équipe de l’expansion aux séries éliminatoires… surtout à l’intérieur d’un calendrier de 82 matchs ?
√ Et que fait-on du plafond salarial ? Le contrat de Price représente 10 500 000 $ pour chacune des cinq dernières années de l’entente.
Ce dossier, me direz-vous, ça demeure toujours le problème de Bergevin. Un dossier qui ne constituera pas un problème de taille la saison prochaine, mais qui pèsera lourd à partir de la saison 2022-23 si le Canadien n’obtient pas les résultats escomptés.
Ça ne semble pas inquiéter le décideur du Canadien. Il entend respecter la dernière année de son entente et puis on verra. La réponse appartient à Geoff Molson. Entretemps, Bergevin empilera quelques millions de dollars dans sa valise avec la perte de Shea Weber pour la saison.
Et si la situation n’est pas très encourageante dans le cas de Price, il devra alors trouver une valise plus imposante.
Il pourra aussi racheter le contrat de Jonathan Drouin.
EN PLEIN CONTRÔLE
Bref, il possédera plus d’espace pour manoeuvrer et, dans la présente conjoncture économique et le plafond salarial, il vous dira qu’il va à ravir avec de telles conditions.
On peut toujours s’arrêter sur le dossier Phillip Danault, sauf qu’on sait très bien qu’à moins d’un revirement inattendu, il évoluera avec une autre formation l’an prochain.
À partir d’aujourd’hui, après avoir obtenu toutes les informations de la part des médecins, Bergevin pourra attaquer dans toutes les directions.
Puisque le Kraken a présenté une stratégie basée sur l’embauche de jeunes patineurs, il y a plusieurs vétérans qui rechercheront des emplois.
Vladimir Tarasenko, Gabriel Landeskog et Dougie Hamilton sont des noms qui alimentent les discussions. La rumeur veut que le Canadien ait un intérêt pour Mike Hoffman.
Qu’il garde l’oeil ouvert sur le dossier d’Anthony Beauvillier, joueur autonome avec compensation, des Islanders de New York.
Des semaines intéressantes en perspective…