Le Journal de Montreal

Pincement au coeur pour les Nordiques

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Comme tous les fans des Nordiques de Québec, j’avais encore une fois le coeur gros lors du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle, mercredi soir.

Durant les séries de la Coupe Stanley, comme plusieurs fans des Nordiques, je me suis fait un plaisir d’encourager le Canadien de Montréal. Mon équipe est partie, et le CH, c’est la seule au Québec qui nous a fait vivre de grandes émotions après une année si difficile. Ça faisait du bien.

Mais comme tous ceux qui rêvent encore – et contre tous – au retour des Nordiques, j’avais toujours une petite voix qui me rappelait à quel point ce serait fantastiqu­e de vivre à nouveau cette grande rivalité Québec-Montréal. D’aller assister à des matchs au Centre Vidéotron et de voir la ville s’animer au rythme de ce sport enlevant.

Pour en revenir au repêchage à Seattle, je ne pouvais m’empêcher de penser que cette équipe aurait pu être celle de Québec. J’avais ressenti le même pincement lors du repêchage à Las Vegas, en 2017.

Après tout, Québec possède aussi son aréna construit selon les standards de la LNH. Mais surtout, Québec compte tellement de passionnés de hockey qui ont cru à ce retour d’une équipe.

Lors du repêchage à Seattle, je ne pouvais m’empêcher de penser que cette équipe aurait pu être celle de Québec.

GRANDES RIVALES

En 2014, j’avais effectué des reportages à Las Vegas et Seattle, identifiée­s comme les deux principale­s rivales de Québec. Dans ces deux villes américaine­s, il y avait beaucoup de potentiel sur le plan des affaires, pour la LNH.

Il y a énormément de monde et il s’y brasse bien de l’argent. Des amateurs de hockey dans le cas de Seattle, aussi, mais jamais autant qu’à Québec.

Un ex-joueur de la LNH établi à Seattle, Jamie Huscroft, m’avait dit que rien ne se comparait au Québec concernant l’engouement pour le hockey. Le Canadien d’origine, qui gère des arénas dans la cité émeraude, calculait qu’il y avait à peu près 500 000 « die hard fans » à Québec sur ses 800 000 habitants, et autant à Seattle parmi 3,5 millions de personnes.

Force est de constater que les deux grandes rivales de Québec ont gagné leur pari. Dans la capitale québécoise, à peu près plus personne n’ose y croire, de peur d’être encore déçu.

DÉMÉNAGEME­NT POSSIBLE

L’an dernier, Serge Savard, ex-joueur et directeur général du Canadien de Montréal, affirmait que le contexte post-pandémique pourrait être favorable pour Québec, en ouvrant la porte à un déménageme­nt de concession.

« Ça va être difficile pour beaucoup d’équipes [déjà aux prises avec des difficulté­s financière­s] », avait-il affirmé en entrevue avec Le Journal.

« Je continue de croire au retour des Nordiques », a écrit le premier ministre François Legault sur Twitter, en février. En juin, ce grand amateur de hockey a affirmé à La Poche Bleue qu’il aimerait contribuer au retour d’une équipe à Québec. « Ce serait mon rêve », a-t-il lancé.

Pierre Karl Péladeau, patron de Québecor, continue lui aussi d’y croire. « On l’a toujours souhaité, c’était la raison pour laquelle on s’est engagé dans ce processus-là, a-t-il déclaré sur les ondes de LCN en mai. Car le marché existe, la capacité de diffusion est là, l’organisati­on pour en faire la promotion existe, la surface financière est solide. Honnêtemen­t, s’il y a des éléments qui peuvent être absents de la recette gagnante, j’aimerais qu’on me les cite. En fait, je n’en vois aucun. »

Winnipeg a attendu sept ans après l’ouverture de l’amphithéât­re pour ravoir une équipe. Plus personne n’en parlait en ville, plus personne ne l’attendait, m’avait-on raconté, et c’est arrivé. Ça nous mènerait à l’an prochain à Québec.

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