Le Journal de Montreal

Un auteur sous pression

François Létourneau prévoit répondre aux attentes

- MARIE-JOSÉE R. ROY

Ne comptez pas sur François Létourneau pour révéler les secrets de la deuxième saison de C’est comme ça que je t’aime. Sans ébruiter la moindre surprise, l’auteur de la décalée oeuvre et interprète du passif Gaétan, nous met un peu en appétit avec quelques confidence­s sur son travail et la série.

Après un succès populaire et critique comme celui remporté par le premier volet de C’est comme ça que je t’aime, François Létourneau reconnaît que les attentes envers la suite, en tournage depuis le 13 juin (et jusqu’au 5 octobre) sont élevées.

« Quand j’ai commencé à écrire la deuxième saison, les gens commençaie­nt à regarder la première sur Tou.tv et me disaient qu’ils aimaient ça, raconte Létourneau. Ça me faisait plaisir, mais à un moment donné, ça me mettait de la pression. Il a fallu que je m’enlève un peu de cette pression pour avoir du plaisir à écrire. Ça, c’était au début de l’écriture. Puis, une fois dans mon histoire, j’ai retrouvé le plaisir de la structurer et de la faire avancer, et j’ai oublié le reste. Je sais qu’il y aura des attentes, mais je l’ai déjà vécu avec d’autres séries. »

Les aventures rocamboles­ques des Delisle et des Paquette ont déjà remporté 10 Gémeaux, fait écarquille­r des yeux en festival à Banff, à Berlin et en Grande-Bretagne, ont été achetées par Salto (une plateforme de vidéo sur demande française) et sont l’objet de négociatio­ns pour une adaptation aux États-Unis. Ici, à peu près tout le monde et son frère ont entendu parler de la menue Huguette (Marilyn

Castonguay) et ses pulsions meurtrière­s. Aussi difficile que soit l’accompliss­ement à égaler, François Létourneau affirme que son « feeling » est bon.

GRÂCE À SEINFELD

Quoi dire sur l’intrigue, donc, sinon qu’Huguette, désormais Caïd de SainteFoy, compte doter ses troupes d’une approche encore plus féministe, en plein coeur de l’Année internatio­nale de la femme (1975), et que nos banlieusar­ds favoris devront en découdre avec de nouveaux ennemis (peut-être même la mafia montréalai­se !) et qu’un traître sèmera la bisbille au sein de la bande…

« Il y a une menace qui va apparaître rapidement dans la saison, qui va nous mener vers Montréal, confirme François Létourneau. L’organisati­on criminelle d’Huguette va se retrouver avec des ennemis assez redoutable­s. Ils vont entrer dans les ligues majeures de la criminalit­é ! »

Les fondements de l’humour de François Létourneau, qui se reflétaien­t dans Les Invincible­s, et encore plus dans Série noire et C’est comme ça que je t’aime, lui viennent probableme­nt de sa passion pour Seinfeld, comédie qu’il a regardée et re-regardée jusqu’à plus soif lors de ses études en philosophi­e politique à l’université, et qu’il revisite encore aujourd’hui avec son fils de 13 ans.

« Pour moi, c’était comme mettre un bon disque. Avec le recul, j’ai l’impression que ça m’a beaucoup inspiré », image-t-il au sujet des épisodes qu’il connaît par coeur.

Mais C’est comme ça que je t’aime trouve d’abord racine dans l’enfance du créateur, qui aime bien partir d’une corde de sensibilit­é et d’authentici­té pour façonner ses univers dramatico-comiques.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY François Létourneau (à gauche) lors du tournage de C’est comme ça que je t’aime.

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