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Quelque 800 salariés retrouvent enfin leur emploi
Après des mois d’arrêt forcé, Transat se prépare à reprendre ses activités, mais il faudra des années avant que le voyagiste québécois ne retrouve son envergure d’antan.
À l’approche de cette date tant attendue, la nouvelle PDG de Transat, Annick Guérard, ne laisse paraître aucun signe de nervosité. D’autant qu’après de longs mois de restrictions sanitaires, les voyageurs québécois semblent déjà au rendez-vous.
« Les quelques vols que nous offrirons à partir du 30 juillet se vendent très, très bien », constate avec soulagement celle qui a pris les commandes du voyagiste il y a seulement deux mois.
« Et lorsqu’on regarde plus loin, les réservations pour l’hiver et l’été suivant, par exemple, on sent une forte “traction”. Il n’y a pas de doute, nous sommes en présence d’une demande latente qui est importante. »
REPRISE PROGRESSIVE
Un contexte favorable que Transat, après plusieurs mois d’arrêt et de conjectures sur ses chances de survie (avec ou sans Air Canada), entend gérer avec prudence.
Pour commencer, l’entreprise s’appuiera sur des valeurs sûres avec la reprise de liaisons d’abord vers Paris, Punta Cana (République dominicaine), Cancún (Mexique) et un chapelet de liaisons intérieures entre Montréal, Québec, Toronto, Calgary et Vancouver.
« C’est ce qui va nous aider à redémarrer les opérations, explique celle qui a succédé à l’un des fondateurs de Transat, Jean-Marc Eustache, parti pour la retraite au printemps. On le fait de façon, je dirais, prudente. C’est important d’y aller progressivement. »
Puis, tout au long de l’automne, Transat ajoutera des destinations et des fréquences. C’est ainsi que le nombre de liaisons vers Paris pourra grimper jusqu’à six par semaine et que des vols vers Cuba, le Portugal, la Grande-Bretagne et la Floride, viendront, eux aussi, appuyer la reprise.
« On le sent, les Québécois ont hâte de repartir en vacances. Ça fourmille. Vers le Sud, bien sûr, mais aussi vers l’Europe. Les Québécois qui ont des racines outremer ont vraiment soif de revoir leur famille. C’est important pour eux, on le sent. »
DES AVIONS NEUFS
À compter de novembre, c’est une cinquantaine de destinations qui seront offertes.
« Transat va croître à une vitesse assez importante au cours des cinq prochaines années, assure Mme Guérard. La première des choses sera de retrouver nos marchés. Et ensuite, de renforcer notre réseau au moyen d’alliances. »
Une flotte, rajeunie et simplifiée, l’accompagnera. Au lieu des cinq modèles qu’elle comptait auparavant, Transat ne volera dorénavant qu’avec deux modèles : des Airbus A330 (345 sièges) et des A321 LR flambant neufs (199 sièges), offrant plus de flexibilité.
Le transporteur espère renouer avec son volume de passagers de 2019 vers 2023-24. S’il rappelle actuellement environ 800 employés (pilotes, agents de bord, mécaniciens, etc.) – une fraction des 5200 qu’il comptait avant la pandémie –, le voyagiste estime qu’il sera en mesure, si la reprise va comme prévu, d’en compter au moins 2600 cet hiver.
« NOUS OCCUPONS UNE PLACE PRIVILÉGIÉE AU QUÉBEC ET NOUS N’AVONS AUCUNE INTENTION DE LA CÉDER À QUICONQUE »
– Annick Guérard, PDG de Transat